Metaclassique #255 – Progresser

Dans le Journal des Débats du 5 mars 1858, on peut lire une distinction très nette et autant dire caricaturale entre la musique pour instruments et l’opéra, dans l’affirmation d’un compositeur pour qui : « La musique pure est un art libre, grand et fort par lui-même. Les théâtres lyriques sont des maisons de commerce où cet art est seulement toléré et contraint d’ailleurs à des associations dont sa fierté a trop souvent lieu de se révolter. » Ce compositeur est Hector Berlioz qui, quelques semaines plus tôt (le 24 septembre 1857), balançait dans le même journal : « Les anciens étaient des artistes, et nous ne sommes que des boutiquiers. » À vouloir un art musical qui ne raconte pas d’histoire, qui ne fait pas de commerce, Berlioz pouvait passer pour un esprit opposé au progrès, alors même qu’il ne manquait jamais de saisir toutes les opportunités offertes par les débuts de la société industrielle pour faire entendre la musique toujours plus loin, toujours plus haut et toujours plus fort. Pour entrer dans le dédale des positionnements souvent ambigus des forces vives de la musique du 19è siècle en matière de progrès, Metaclassique est cette semaine installé à la Bibliothèque La Grange-Fleuret où nous réunissons le musicologue Emmanuel Reibel qui a signé chez Fayard l’essai Du métronome au gramophone. Musique et révolution industrielle et Marta Caraion qui enseigne à l’Université de Lausanne la littérature française, qu’elle questionne du point de vue de ses rapports avec la culture matérielle, jusqu’à questionner ces écrivains qui, au 19ème siècle, contestaient abondamment l’idéologie du progrès.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #254 – Accorder

Tentative de synonymie sans succès

Si la tonalité du téléphone est de 440 Hz, c’est qu’il y a forcément un rapport avec le diapason des musiciens et les délibérations qui ont animé la communauté musicale au beau milieu du xixè siècle sur l’exacte hauteur qu’il s’agit de donner au diapason de référence. En France, c’est le 16 février 1859 que la hauteur musicale s’est trouvé fixée par décret. La nécessité de légiférer venait répondre à des plaintes d’entendre les orchestres jouer de plus en plus aigu pour briller, pendant que les chanteurs devaient s’égosiller pour arriver à s’accorder avec eux. Mais au-delà d’un confort de la voix ou de questions pragmatiques dans la pratique de la musique, la volonté de standardiser une hauteur de référence est petit à petit devenue une sorte de nécessité industrielle, pour ne pas dire un enjeu à savoir quelle serait la première puissance mondiale à imposer son diapason. Dans le livre Tuning the World publié par les presses universitaires de Chicago, la chercheuse Fanny Gribenski a fait l’histoire de l’étalon 440 Hz et pu observer les différentes négociations entre France, Allemagne et Etats-Unis, mais aussi Angleterre à partir du moment où la BBC a imposé les Greenwich pips pour donner une sorte de la entre toutes les horloges du monde.

Pour Metaclassique, nous parcourons avec Fanny Gribenski les différents jalons de l’histoire de cette norme, des effets de standardisation qu’elle a occasionné et de quelques événements sonores dont elle peut être l’origine.

Une émission produite par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.

Autres numéros « material turn » de Metaclassique : #110 – Mouiller, #134 – Chronométrer, #218 – Exposer et #222 – Combiner.

Metaclassique #253 – Espérer

Et si France Musique s’était appelée Amours, Délices et Orgues…

Quelques jours avant l’inauguration de la Maison de la radio le 14 décembre 1963, les chaînes de la Radio-Télévision Française ont changé de nom. Dans les semaines qui ont précédé, la T.A.F. (l’association des Téléspectateurs et Auditeurs de France, que présidait François Mauriac) et l’A.G.A. (l’Association Générale des Auditeurs, présidée par André Pahin) avaient lancé un concours en accord avec la direction générale de la R.T.F. Du 21 octobre au 5 novembre 1963, les auditeurs étaient invités à envoyer leurs propositions de nom et de slogan pour les trois chaînes de radio qui s’appelaient encore R.T.F. Inter, R.T.F. Promotion (qui s’était même appelé France III) et Haute-Fidélité (qui était alors le nom de la chaîne de modulation de fréquence, qui s’était appelée France IV). Le Parisien libéré rapporte à l’époque que les 171.145 réponses qui ont été adressées ont été sélectionnées par un jury qui a fini par valider le nom des chaînes qui fêtent maintenant leurs soixante ans : France Inter (au lieu de R.T.F. Inter), France Culture (pour R.T.F. Promotion) et France Musique (pour R.T.F. Haute-Fidélité). Et puis, Paris Jour avait révélé un petit échantillon de titres proposés par des auditeurs que le journal qualifiait de « facétieux » : certains voulaient englober les trois chaînes sous un seul nom comme « Les Trois Mousquetaires » ou encore « Liberté, égalité, fraternité », pendant que d’autres s’amusaient à imaginer qu’au lieu de RTF Haute-Fidélité, la chaîne qui allait devenir France Musique aurait pu s’appeler « Yé-yé, bla-bla » ou « Amours, délices et orgues ».

Maintenant, que l’on écoute la radio depuis 60 ans ou depuis quelques mois, des motifs de satisfaction ont pu se sédimenter, mais aussi des motifs d’insatisfaction. Plutôt que de jouer les pour et les contre, plutôt qu’une promenade sur les clivages, Metaclassique prend la tangente et va à la recherche des motifs d’espoir en proposant à des pas du tout satisfaits, des plutôt satisfaits, des un peu insatisfaits et des très satisfaits de se prêter à une expérience de pensée : et si France Musique s’était vraiment appelé Amours, Délices et Orgues. Vous entendrez successivement l’auditeur Fañch Langoët, auteur du livre 60 ans au poste publié par L’Harmattan, Frank Lanoux qui a fait paraître le Dictionnaire amoureux de la radio aux éditions Plon, Roselyne Bachelot qui, avant d’être ministre de la culture, a été pendant quelques saisons chroniqueuse de France Musique, Yves Riesel qui, avant de lancer la lettre Couacs.info, a été directeur et cofondateur du label Abeille Musique et du site Qobuz et Marina Chiche qui est à la fois violoniste et chroniqueuse de musique classique sur France Inter. Et pour donner un aperçu de ce qu’aurait pu être France Musique si elle s’était vraiment appelé Amours, Délices et Orgues, ce sont deux autres violonistes – Klari Majercsik et Pierre Lisciat-Beaurenaut – qui se sont prêtés pour cette émission à quelques… simulations.

Une émission produite par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.

Autres numéros u-chroniques de Metaclassique : #10 – Reraconter, #24 – Rajeunir, #121 – Susciter, #125 – Ruisseler, #145 – Evoluer, #170 – Barrer et #223 – Surveiller

Metaclassique #252 – Diversifier

S’il semble y avoir un consensus du milieu musical pour lutter contre toutes les formes de discrimination, il y a assurément un dissensus sur les méthodes à adopter pour voir les scènes musicales se faire plus inclusives. Par exemple, le chef d’orchestre Marc Hajjar ne comprend pas qu’avant d’examiner la pertinence de ses projets artistiques sur des critères esthétiques, une institution examine son dossier sur des critères sociétaux, en lui demandant quelques précisions sur le profil des artistes impliqués dans ses projets. Pendant un an, Metaclassique a suivi Marc Hajjar dans ses échanges : avec, tout d’abord, un autre chef d’orchestre, Bruno Kele-Baujard ; avec la directrice de la Maison de la Musique Contemporaine, Estelle Lowry, et celle qui, au moment où nous l’avons enregistrée était encore la Cheffe du pôle Accompagnement et services aux professionnel.le.s, Églantine de Boissieu, mais aussi Laurence Pécaut Rivolier qui, au sein de l’Arcom, préside le groupe de travail « Protection des publics et diversité de la société française » à l’origine du Baromètre de la diversité utilisé par la Maison de la Musique Contemporaine. Au cours de ce documentaire, nous avons aussi mobilisé les voix de l’écrivain Michèle Gautard et, pour conclure l’émission, de l’historienne des idées Stéphanie Roza.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.

Metaclassique #251 – Concourir

Pour bien juger de la qualité d’un chef d’orchestre, on dit parfois qu’il vaut mieux l’observer avec plusieurs orchestres, mais aussi en répétition. Partant de ce principe-là, il faudrait aller jusqu’à pouvoir scruter son comportement en coulisse et, pour être encore plus objectif, étudier son cas sur plusieurs années. Puisqu’on abdique assez vite devant l’évidence qu’il est donc impossible de bien juger un artiste, on peut s’en tenir à l’évidence qu’on ne juge vraiment bien qu’en ne voulant pas juger, quand on n’y est pas obligé. Dès qu’on doit juger sur commande, comme dans les concours, tout devient artificiel. Mais au lieu de devoir conjurer ledit artifice, pourquoi ne pas jouer avec lui, avec tout ce que le concours peut porter d’excitation particulière, quand l’excellence doit jouer avec la fébrilité et l’envie de gagner veiller à ne pas déranger la qualité de la concentration. Surtout que, pendant ce temps-là, toutes les questions sur ce qui fait un bon chef sont redébattues, limite brouillées. Pour concourir à faire avancer la définition du bon chef d’orchestre, le cadre d’un concours était spécialement propice. C’est comme ça que le Concours international de jeune chefs d’orchestre de Besançon a invité Metaclassique à venir questionner le lauréat Swann van Rechem – qui, au moment où nous l’avons interrogé, était encore finaliste –, le directeur et néanmoins observateur du concours Jean-Michel Mathey, le compositeur Alexandros Markeas, qui a créé une œuvre spécialement pour l’édition 2023 du concours, mais aussi membre du jury, aux côtés de deux autres chefs que vous entendrez au cours de l’émission : Debora Waldman et Hans Graf.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.

Metaclassique #250 – Brûler

(c) Guy Vivien (1976)

Affranchie des contingences imposées par les instruments de musique attachés à des interprètes, la musique électroacoustique est quelquefois passée pour une musique encore plus absolue que la musique pure imaginée par les premiers romantiques, voire une musique métaphysique ou, du moins, à haute promesse phénoménologique et donc surtout pas programmatique. Pourtant, de Pierre Schaeffer à Pierre Henry en passant par Bernard Parmegiani, il semble que toute la première génération de compositeurs électroacoustiques se soit arrêté sur la figure d’Orphée, tout en cumulant des références poétiques qui tenaient à maintenir un dialogue avec l’Antiquité, la Renaissance et, certainement, une tradition de pensée humaniste. Au début des années 1970, François Bayle et Bernard Parmegiani se sont lancés dans un cycle électroacoustique à partir de La Divine Comédie de Dante. Parmegiani s’occupant de L’Enfer, Bayle du Purgatoire pour composer ensemble Le Paradis. Ce numéro « Brûler » de Metaclassique va creuser L’Enfer, la partition de Parmegiani et, notamment, sa manière de saisir le poème de Dante. Mais puisque cela engage le rapport que le compositeur entretenait avec ses sources littéraires, mais aussi scientifiques et surtout philosophiques, nous réunissons dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou, Claude-Anne Parmegiani, que Bernard Parmegiani appelait « sa première oreille » et l’éditeur Maxime Barthélémy qui s’engage dans la publication papier des œuvres du compositeur. ‘ Et puis, un célèbre virus nous prive de la présence d’un troisième invité : Giuliano Milani, spécialiste de Dante qui, pour Metaclassique, a bien voulu se pencher sur L’Enfer de Parmegiani et qui a tout de même pu nous laisser quelques mémos vocaux… Pour commencer, un extrait de Violostries, une œuvre que Parmegiani a composé avec Devy Erly en 1964.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #249 – Tenir

Quelle musique a pu se jouer pendant la Première Guerre Mondiale ? Quel sens la musique peut-elle prendre quand un conflit d’une telle ampleur vient dévaster les rapports humains ? Quelle conclusion peut-on en tirer 105 ans après ? Dans le cadre du séminaire de recherche conçu par Anne de Fornel au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, un musicologue et une violoncelliste sont venus restitués leurs recherches sur la musique pendant la Première Guerre Mondiale, en présence des micros de Metaclassique. Au cours de l’heure qui vient, vous allez tout d’abord entendre le musicologue, Esteban Buch qui se demande, face aux musiques composées pendant la Grande Guerre, comment les compositeurs ont dû ajuster leur position par rapport au conflit et au pouvoir de la musique à, dans ces circonstances, articuler leur situation. Et puis, en seconde partie, vous entendrez la violoncelliste Emmanuelle Bertrand qui joue un violoncelle construit au front pour Jean Deplace, du moins une reconstitution de cet instrument unique justement surnommé « Le Poilu ».

Une émission produite par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.

Metaclassique #248 – Esquisser

Pour que les musées exposent des peintures non finito ou des esquisses, c’est bien qu’on doit pouvoir y trouver un certain intérêt. En musique, on ne donne pas de concert d’esquisse. Même si, à partir d’un certain niveau de notoriété du compositeur, ses éventuels brouillons prennent de la valeur sur le marché des manuscrits au même titre qu’un autographe ou un fac-simile. Mais les esquisses peuvent aussi prendre une valeur musicologique : parce qu’en affichant une sorte de compte-rendu d’étape d’un travail de composition, elles peuvent renseigner sur l’élaboration et donner des pistes d’interprétation potentiellement très différentes des intentions du compositeur telles qu’il a bien voulu les exprimer à l’occasion d’une lettre, d’un entretien ou d’une note d’intention.

Pour embrasser différentes manières de tirer profit musicologique des esquisses, on peut lire Esquisses musicales. Enjeux et approches du xixe au xxe siècle publié par les éditions Brepols sous la direction de François Delécluse. Mais on peut aussi écouter cette émission enregistrée au Salon Mahler de la Bibliothèque La Grange-Fleuret où nous accueillons François Delécluse aux côtés de Fabien Guilloux et Anna Stoll Knecht, mais encore, en léger différé le musicologue Paolo Dal Molin – autant de voix qui permettront de tirer des ponts entre les esquisses de Camille Saint-Saëns et Gustav Mahler ou encore, pour commencer, de Claude Debussy. 

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #247 – Perturber

Electro-décapitalisation de l’écoute

Imaginez qu’un individu s’infiltre près de votre caddie au supermarché pour prendre votre paquet de pâtes. Vous comprenez bien que ce comportement n’est pas très approprié, mais vous comprenez bien que le paquet de pâtes ne vous appartient pas encore. Ce type d’événements pourrait ressembler à une caméra cachée, tandis que les protocoles des caméras cachées pourraient rappeler les breaching experiments ou autres expériences de déstabiisation lancées par des psychosociologues ou des ethnométhodologues des années 1950, puis 1960, pour étudier comment les comportements répondent à des lois d’influence, de soumission, de conformisme…

C’est en s’inspirant de ces expériences de déstabilisation qu’au sein de l’ECAL (l’Ecole Cantonale d’Arts de Lausanne), Thibault Walter a invité des artistes du son à expérimenter le son dans des dispositifs de diffusion et d’écoute qui troublent l’environnement et la perception. Ces expériences sont relatées dans le livre Audio Trouble paru aux Presses du réel.

En complicité avec Hémisphère Son, Metaclassique entame la contre-histoire de la musique qui se développe dans les écoles d’art. Nous accueillons aussi Alexandre Castant qui enseigne le son à l’École National Supérieur d’Art (ENSA) à  Bourges et Catherine Gilloire qui enseigne le son à l’École supérieur des Beaux Arts (EBABX) à Bordeaux.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #246 – Empoussiérer

À la recherche de musiques poussiéreuses, on peut chercher des musiques qui travaillent le grain du léger duvet qui peut recouvrir les masses orchestrales, à moins de chercher les musiques qui rendent les faisceaux lumineux légèrement habités ou qui tentent de frayer un chemin entre les atomes et, à force, trouver des références aussi variées que Morton Feldman, George Crumb, William Byrd, Laurie Spiegel, Gyorgi Ligeti, Edgar Varèse, Lionel Marchetti, Jean Barraqué, Richard Strauss, Johana Beyer et Clément Demonsant : une playlist de poussières qui aura été enrichie par les échanges tout en poussière avec les six artistes interrogés : Timothée Schelstraete, Raphaëlle Curci, Chloé Poizat, Lionel Sabatté, Yuhsin U Chang et Samuel Buckman qui ont pour point commun de se retrouver réunis dans l’exposition Poussière qui ouvre « Le Cycle du rien » proposé par la Galerie Duchamp à Yvetot.

Une émission produite par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.

Metaclassique #245 – Précariser

Pour rentrer dans la musique, une solution assez studieuse est souvent prisée qui consiste à consulter la pensée du compositeur. Si bien qu’on ne peut plus écrire de la musique sans que des auditeurs viennent chercher dans nos dires quelques clés d’interprétation. Il n’est donc pas impossible qu’au lieu de jouer le jeu de l’explicitation, certains artistes préfèrent reconduire dans leurs déclarations, une logique de création. C’est pourquoi il est sans doute plus intéressant de circuler entre la pensée, la musique et la poésie de Scelsi plutôt que de chercher à trouver la clé de l’une dans l’autre ou à décider arbitrairement laquelle pourrait bien servir d’introduction à l’autre. C’est bien sans préoccupation à savoir lequel pourrait englober les autres qu’au long de cette émission, nous allons tourner dans les cercles poétiques, philosophiques et musicaux de Scelsi avec le musicologue Pierre-Albert Castanet qui publie aux éditions Michel de Maule, une généreuse monographie intitulée Giacinto Scelsi. Les horizons immémoriaux.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #244 – Traduire

Echange de destins plus ou moins équitable

Entre la fidélité au sens, le respect de la métrique, la congruence de registre et, avec tout ça, les possibilités vocales des interprètes, la traduction d’opéra cumule tellement de contraintes qu’elle n’est pas loin de l’impossible. A l’occasion d’une nouvelle production de L’Opéra de Quat-sous avec la troupe de la Comédie-Française dans une mise en scène de Thomas Ostermeier sous la direction musicale de Maxime Pascal avec l’ensemble Le Balcon, le traducteur Alexandre Pateau a fait une nouvelle traduction de l’opéra de Bertold Brecht et Kurt Weill. Au moment de la création de ce nouvel Opéra de Quat-sous, le festival d’Aix-en-Provence a invité Metaclassique à suivre un « atelier de quat’sous » imaginé par le traducteur pour que les festivaliers puissent se prêter à l’exercice et saisir, crayons en mains, que le grand nombre des contraintes qui pèsent sur le traducteur d’opéra l’oblige à une licence poétique d’autant plus libre qu’elle doit sera imprégnée d’une fouille des sources très en profondeur, qui nous mènera à interroger deux experts sollicités par Alexandre Pateau : le spécialiste des complaintes Jean-François Heintzen et la spécialiste de François Villon, Jacqueline Cerquiglini-Toulet.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Revoir la table-ronde du Festival d’Aix-en-Provence consacrée à la traduction :