Et si une chanteuse qui chante très très faux mais qui est très très riche se présentait au concours d’entrée d’un grand conservatoire, que se passerait-il ?
Avec les étudiants de la classe de culture musicale du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon, nous avons imaginé ce qui pourrait se passer si Florence Foster Jenkins se présentait pour intégrer la classe d’art vocal dudit conservatoire. Florence Foster Jenkins est, comme dit Wikipedia, « une chanteuse soprano américaine notamment connue et ridiculisée pour son manque total de rythme, de justesse et de timbre, sa prononciation aberrante et plus généralement son incapacité à chanter correctement. Son histoire a inspiré le film Marguerite de Xavier Giannoli en 2015 avec Catherine Frot dans le rôle-titre et a été adaptée au cinéma en 2016 sous le titre Florence Foster Jenkins par Stephen Frears avec Meryl Streep. »
L’idée qu’une figure aussi éloignée des canons de beauté musicale puisse intégrer un conservatoire d’excellence est tellement énorme qu’elle fait éclater l’ordre du probable. Pris dans la folie de la situation, la fiction que vous allez entendre traverse l’expérience de pensée avec assez de rigueur pour peser le pour et le contre de la pertinence d’intégrer une chanteuse pareille dans une institution au-dessus de tout soupçon de complaisance avec la médiocrité. Mais au lieu de faire basculer dans le non-sens intégral, l’exagération porte la fiction peut-être un peu plus près de la réalité. Car, de cette hypothèse tellement fantaisiste, est née une vraie question : quelles sont les conséquences de la théorie du ruissellement si on l’applique à la politique culturelle ? C’est là que cette fiction où, selon la formule consacrée, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé est évidemment fortuite, il reste que certaines ressemblances avec les politiques culturelles en vigueur sont tout de même très troublantes.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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