Metaclassique #147 – Foncer

« On ne doit pas oublier que la musique comporte plusieurs niveaux d’écoute. Elle peut être sensuelle et n’être que cela. Son effet sur le corps est alors capable d’être très puissant, sinon même hypnotique. Elle sait aussi exprimer toutes les facettes de la sensibilité. Mais elle est probablement seule à susciter parfois un sentiment très particulier d’attente et d’anticipation du mystère, d’étonnement, que suggère la création absolue, sans référence à quoi que ce soit, tel un phénomène cosmique. »

Même si on ne dirait pas, ces phrases viennent d’un compositeur polytechnicien. Iannis Xenakis était donc compositeur, mais aussi architecte et en recherche constante d’une liaison avec la nature. Et comme sa musique est alors en prise avec de très savants calculs, il reste à éclaircir comment mathématiques et nature arrivent à concourir dans ses formes sonores : est-ce que l’appel de la nature l’amène à tordre ou bien redresser son rapport aux nombres ?

A l’occasion du centenaire de sa naissance il y a six mois ou dans six mois, nous réunissons dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information : la fille du compositeur : Mâkhi Xenakis et un spécialiste qui compte aussi parmi ses ardents défenseurs de longue date, le musicologue Makis Solomos. Au cours de l’émission, nous mobiliserons aussi l’expertise de Nicolas Viel, auteur de l’essai La musique et l’axiome aux éditions Delatour, il reviendra sur le statut particulier que Iannis Xenakis avait au sein du groupe de musique algorithmique, à la fin des années 1950.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.