Métaclassique #65 – Résonner

On dit qu’il y a de l’harmonie là où des sons concordent, vont bien ensemble. Il suffirait de vouloir se faire enrober de concordance, pour faire de l’harmonie une sorte de graal pour l’auditeur. Mais pour que les sons concordent, il faut que les musiciens respectent quelques dispositions techniques précises. Et si les règles de consonances peuvent permettre de bien faire résonner certains sons dans les harmoniques des autres, le fait est que l’harmonie n’a jamais été aussi idéalisée en musique qu’elle était thématisée quasi scientifiquement par les philosophes. Comme si la consécration harmonique de la résonance était une question d’antiquité, héritée de Pythagore, revigorée au 17ème siècle. Pour faire résonner la question résonante de la musique à la philosophie, cette émission tresse deux entretiens : avec le directeur musical de l’ensemble Le Poème Harmonique, Vincent Dumestre, d’une part, et avec une essayiste à l’origine d’un cycle de cinq volumes consacrés aux Métaphores des cinq sens dans l’imaginaire occidental, Corinna Coulmas d’autre part. Deux conversations à écouter enlacées dans les enregistrements du coffret paru à l’occasion du 20ème anniversaire du Poème Harmonique.

Avec la participation d’Omer Corlaix.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #64 – Jouer

Si on « joue » de la musique, c’est qu’il doit y avoir autant de manières de jouer de la musique qu’il peut exister de jeux. Le pédagogue Jean Piaget distinguait 4 types de jeux : dans sa classification ESAR, il y a les jeux de E comme Exercice (qui vont de l’éveil sensoriel aux jeux de manipulation et de motricité), il y a les jeux S comme Symboliques (comme les jeux de rôle, de mise en scène ou de représentation), les jeux de A comme Assemblages (c’est-à-dire les jeux de constructions, d’agencement, d’expérimentation) et les jeux de R comme Règles (qui englobent aussi bien les jeux d’association, de parcours, de combinaison, d’adresse, de hasard, de questions-réponses…).

Dans le Manuel de pédagogie musicale qu’elle vient de faire paraître aux éditions Minerve, l’artiste sonore Andrea Cohen essaye de démultiplier les approches en combinant les différents types de jeu et en imaginant des points de contact avec son univers musical qui s’étend de la création radiophonique au théâtre musical en passant par les musiques mixtes.

Alors, comme Métaclassique aime bien se prêter au jeu, nous écouterons les projections zodiacales des élèves de seconde du Lycée Claude Gelée à Epinal qui, dans le cadre d’une semaine culturelle (quelques jours avant les mesures de confinement), ont confronté leur sentiment de plus ou moins ressembler à leur signe astrologique à leur impression de plus ou moins ressembler à la musique associée à leur signe dans Tierkreis – un cycle de 12 mélodies – une pour chacun des signes du zodiaque, composée par Karlheinz Stockhausen qui était lui-même du signe du Lion.

NOTA BENE : Parler des caractéristiques de son signe astrologique, c’est pas tout à fait, mais c’est quand même parler de soi. Écouter une pièce de Stockhausen qui fait référence à son signe astrologique, cela pourrait permettre de vérifier que l’analogie est artificielle, mais comme il est plus intéressant, ne serait-ce que pour jouer, de se projeter, il suffit d’essayer pour que l’effet miroir déforme et donc informe de quelque chose. Alors, écouter la musique de Stockhausen pour vérifier si c’est bien de soi-même dont on a parlé, n’est peut-être pas la plus pure des raisons de lui prêter gare, c’est peut-être pourtant la meilleure des raisons, pourvu qu’elle soit toujours plus reluisante que l’idée qui revient  à s’accoutumer à l’indifférence générale à force de se féliciter de faire feu de tout bois, à force de prétexter que toutes les raisons sont bonnes.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #63 – Ressentir

Est-ce qu’une expérience musicale vous a déjà exalté, submergé, perturbé ou remis en question ? Si oui, est-ce que vous pensez que cette expérience est partageable avec d’autres personnes ? L’impression de grandeur que vous avez ressentie est-elle liée à la complexité de la musique ? a-t-elle été une stimulation pour l’imagination ou un défi pour l’esprit ? s’est-elle accompagnée d’un sentiment de petitesse ? Autant de questions extraites d’un questionnaire sur le ressenti lors d’une expérience musicale établi par des chercheurs venus de la philosophie pour les uns, de la psychologie et de la musicologie pour les autres – réunis dans un projet interdisciplinaire autour de la question : à quoi renvoie le sentiment de sublime en musique ?

Le Centre de Recherche sur les Arts et le Langage de l’EHESS, l’Institut Jean-Nicod et le laboratoire MC2 ont donc monté ensemble un projet de recherche SublimAE pour renvoyer la question à un maximum d’auditeurs. Alors qu’ils étaient en train d’éplucher les résultats avec Marco Sperduti, ils ont accueilli Métaclassique avec, par ordre d’apparition, les philosophes Margherita Arcangeli et Jérôme Dokic, la psychologue Amélie Jacquot et le musicologue Esteban Buch qui, après un premier tour d’horizon des questions soulevées par le sublime en musique, réagiront dans la seconde partie de l’émission, aux réactions au questionnaire des élèves de la classe d’esthétique de Delphine Chomel au conservatoire Frédéric Chopin.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #62 – Parachever

Comme il y a des œuvres qui – manifestement – n’ont pas été terminée par leur compositeur, rien n’empêche d’autres compositeurs de chercher à les achever… Est-ce qu’il faut alors être fidèle au style du compositeur qui n’a pas fini l’œuvre ? Est-ce que la fidélité à ce qu’on comprend de son style ne risque pas de le tirer vers la caricature de lui-même ? Et avant de savoir si l’attribution demande révision ou correction, est-ce que l’inachèvement ne devrait pas, d’abord, nous dissuader de vouloir à tout prix qu’il s’agisse, en effet, d’une œuvre ? Si on ne sait pas toujours pourquoi il n’a pas fini telle œuvre, on ne sait jamais ce qu’il aurait fait pour justement ne pas l’avoir fait. Et comme c’est une bonne occasion de sortir de ses manières de produire de la musique, boucler les partitions inachevées des autres n’est donc pas une mauvaise occasion d’essayer encore d’autres manières que celles qui, dans leur inachèvement, visait peut-être une suspension partiellement volontaire, mais éventuellement à dessein. C’est pourquoi l’envie de parachever les œuvres des autres n’a même plus de raison de s’arrêter aux partitions inachevées. Et pour cause : il y a des œuvres qui sont tout à fait terminées, qui ont tout l’air d’être accomplies, pleinement épanouies, au point de pouvoir, elles aussi, donner envie de s’amuser à les re-parachever.

C’est la deuxième fois que Métaclassique s’installe à la Bibliothèque publique d’information avec une formule originale : inviter le pianiste Nicolas Horvath qui fait paraître un disque au concept original : avec des œuvres inachevées de Debussy « complétées » – et pourquoi pas dire – « parachevées » par Robert Orledge – et, inviter, avec lui, tous les contributeurs du livret : à savoir, dans l’ordre d’apparition dans l’heure qui vient : le philosophe Yannis Constantinidès, la psychopathologue et victimologue Marie-Lise Babonneau et le compositeur Régis Campo.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #61 – Néologiser

Plus on a de mots, plus on peut développer de pensées. C’est l’hypothèse Sapir-Whorf : l’anthropologue Edward Sapir et le linguiste Benjamin Lee Whorf ont imaginé que les civilisations adaptaient leurs vocabulaires à leur mode de vie. Le renversement de l’hypothèse voudrait qu’on pourrait donc avoir une vie émotionnelle plus riche si on multipliait les mots pour varier les nuances d’émotion dont on est capable. Partant de cette hypothèse d’un rapport entre la richesse des idées et la richesse du vocabulaire, nous avons proposé aux étudiants de la classe de culture musicale du CNSMD de Lyon, de s’improviser académicien d’une commission imaginaire de néologie musicale et de chercher les nouveaux mots nécessaires pour parler de phénomènes musicaux qui, faute d’un vocable adapté, ne sont que trop rarement évoqués à la radio. Lara Bader, Nathan Magrecki, Maxime Marchand et Gilles Veysseire se sont donc prêté à l’exercice – dont les meilleurs moments retenus pour ce numéro de Métaclassique, vont être commentés par un spécialiste de la néologie de bonne humeur et, plus spécifiquement, des mots-valises joyeux : l’auteur Alain Créhange.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #60 – Accompagner

Parmi toutes les guerres d’autorité qui ont scandé l’histoire de la musique, il est une anecdote : en 1957, Maria Callas est invité à l’Alliance française à Chicago à donner un grand concert, sous la direction de Karl Böhm. Au cours des répétitions, la diva se permet quelques remarques sur l’exécution de certains passages, à quoi le chef Böhm lui a répondu : « Je suis un chef d’orchestre, pas un accompagnateur. » Comme si : un accompagnateur était moins musicien, comme s’il devait rester au second plan dans la hiérarchie des estimes musicales.

Pourtant : quand le Trésor de la langue française définit le verbe « accompagner », la notion de second plan n’apparaît pas du tout. Accompagner, pour le dictionnaire, c’est : se déplacer avec un être animé. Et pour montrer ô combien cela peut être important : les significations du verbe accompagner, il est dit que : « Généralement, l’idée de déplacement est précisée par une indication de but ». Accompagner peut alors revenir à honorer une personne, servir de protecteur ou de guide, servir de compagnon ou, encore rendre les honneurs funèbres à un défunt. Bref, accompagner est toujours très important. Alors même si le pianiste Robert Sutherland est beaucoup moins connu que Maria Callas, même si Gérard Jouannest est beaucoup moins connu que celui qu’il accompagnait (Jacques Brel), nous avons rencontré : un violoncelliste qui, après son prix du Conservatoire de Paris en 1960, n’a jamais cherché à être soliste. Paul Boufil a développé une telle passion pour le quatuor à cordes qu’il a toujours préféré la musique de chambre. Il nous a reçu dans son appartement de Levallois, dans l’immeuble même dans lequel a vécu, il y a 115 ans, le compositeur Maurice Ravel. Mais avant de donner la parole au violoncelliste, voici l’extrait d’une leçon donnée par son maître, André Navarra, à la télévision.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #59 – Hypnotiser

En 1890, dans son Dictionnaire théorique et pratique d’électricité, Georges Dumont faisait l’observation, page 402 : « Il suffit qu’un corps, surtout s’il est conducteur, soit placé dans le voisinage d’un corps électrisé pour qu’il soit lui-même électrisé. . . . Si on rapproche suffisamment le corps influent du corps influencé, on voit une étincelle jaillir entre eux. Alors tous les pendules du corps influencé se mettent à diverger et l’on reconnaît qu’il demeure chargé d’électricité de même nom que celle du corps influent. »

1890 est l’époque où les phénomènes de suggestion se généralisent, où l’hypnose devient une activité de plus en plus scientifique. De là à dire qu’il faut voir les psychismes des uns des autres comme des piles électriques pour que les suggestions hypnotiques puissent opérer : la question est peut-être plus musicale qu’il n’y paraît. Non seulement, les musiciens peuvent être sollicités pour augmenter la réceptivité des auditeurs à l’hypnose, mais ils peuvent eux-mêmes bénéficier des bienfaits d’une discipline que le 20è siècle a largement amplifié et consacré.

Et comme deux perspectives valent mieux qu’une, dans Métaclassique, nous invitons à dialoguer entre elles : l’historienne de l’hypnose musicale Céline Frigau Manning (qui prépare un ouvrage aux Presses du réel qui retrace les liens qui se tissent au 19ème siècle entre hypnose et musique) et la pianiste et hypnothérapeute Hélène Tysman qui co-anime des ateliers d’hypnose pour les musiciens avec la violoniste et hypnotiseuse Anne-Hélène Chevrette, que nous avons enregistré au cours d’un atelier d’initiation à l’hypnose réservé aux musiciens.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #58 – Timbrer

De voce (larynx). De visione voce auditu Fabricius ab Aquapendente, Hieronymus Published: 1600 Creative Commons Attribution only licence CC BY 4.0 http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

Une voix peut être rauque, stridente, accrocheuse, aigrelette. Une voix peut être cristalline, frêle, voilée, quand elle n’est sépulcrale, caverneuse ou haletante. Certaines voix sont blanches. D’autres gouailleuses, éraillées ou cassées et, en cela préférables aux voix trop onctueuses ou trop feutrées. Mais quand elle est une voix d’opéra ou de radio, pourquoi faut-il qu’une voix soit triomphante ou, au contraire, glacée. A quoi sert qu’une voix soit métallique, ronflante, sèche ou veloutée ? Et que faut-il déduire d’une voix qui se fait particulièrement rocailleuse ou croassante ?

Quand on apprend des scientifiques australiens révèlent que les voix des jeunes femmes en train de lire, a baissé de 23 Hz en moyenne entre 1945 et 1993, on ne sait pas forcément comment le prendre : est-ce qu’il en va d’une évolution des canons esthétiques, des critères de séductions ou quelque stéréotype de genre, quand ce ne sont des assignations d’ordre sexiste.

Dans Métaclassique, au lieu de boucler ces questions aux intersections entre musique, biologie et discriminations sociales, on préfère les entrecroiser : ce numéro va tresser deux recherches, en alternant deux entretiens : avec Laura Frémy qui prépare une thèse sur les grandes voix de radio et Alexandre Suire qui a soutenu une thèse qui explore, sans la résoudre complètement, l’hypothèse selon laquelle les hauteurs de voix dépendraient de facteurs évolutifs, autrement dit : est-ce pour des raisons de sélection sexuelle que les femmes continuent de parler plus aigu que les hommes ?

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #57 – Défendre

Pour faire de la musique, il ne suffit pas d’apprendre à en jouer, d’en composer ou d’en produire, encore faut-il se défendre. Quand on parcourt les milliers de lettres d’un compositeur aussi célèbre que Maurice Ravel – dont la gloire semble acquise à jamais –, on voit qu’il a passé sa vie à défendre sa musique, mais aussi celle des autres. Même si l’intelligentsia de son époque n’a pas toujours été tendre avec lui, Maurice Ravel s’est toujours montré spécialement loyal, et puis très engagé. La lecture de ses correspondances nous fait faire la connaissance des musiciens défendus par Ravel, l’occasion pour Métaclassique de faire entendre ces compositeurs moins connus que, de son vivant, Ravel a aimé, recommandé, mis en avant. Pour en parler plus en détail, nous recevons Manuel Cornejo qui a recueilli plus de 2500 lettres envoyées ou reçues par Maurice Ravel pour faire une édition critique de cette correspondance publiée au Passeur Editeur, un ouvrage en papier bible qui a été distingué, entre autres, par le Prix des Muses et le Prix Sévigné.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #56 – Quirritter

La perdrix pirouitte. Le dindon glougloute. La fauvette zinzinule. Le geai cageole. L’épervier glapit et piale. L’alouette turlutte. La palombe caracoule et concourège. Le pinson frigotte. Et le rossignol chante, gringotte, trille et quirritte. À lui tout seul, le rossignol aurait pu occuper toute l’émission. Mais il n’est pas le seul oiseau chanteur. Puisque le paon braille et la cigogne craquette, il fallait bien se demander si la curiosité des musiciens pour les chants des oiseaux ne s’en tient qu’aux circonvolutions phoniques des différents types d’animaux ou répond à quelques critères plus ornithologiques.

Pour croiser les perspectives et varier les plaisirs musicaux inspirés de tel ou tel autre chant d’oiseau, Métaclassique accueille cette semaine, dans l’ordre d’apparition : le musicologue Alessandro Arbo, la philologue Agnès Arbo, un baryton qui porte le nom emblématique de Jacques Loiseleur des Longchamps et une performeuse, Violaine Lochu.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #55 – Partager

Pour partager la musique classique avec ceux qui s’en trouvent le plus éloigné, il existe plein de possibilités et de dispositifs. En France, il en est un qui tend à surplomber les autres : le projet Demos. Directeur adjoint du Département Éducation de la Philharmonie de Paris, délégué au projet Demos, Gilles Delebarre explique : « Demos s’adresse à des enfants qui vivent dans des quartiers populaires où se concentrent des difficultés. L’enjeu premier est d’agir sur les mécanismes de reproduction sociale en permettant à ces jeunes de construire des compétences inattendues susceptibles d’enrichir leur capital culturel. » Au-delà de Demos, d’autres modèles sont-ils possibles ? À quel point ceux que l’on peut trouver ailleurs sont importables en l’état ? Et, au fait, quand on parle de partage de la musique, de quelle musique parle-t-on encore ?

Deux invités sont réunis dans Métaclassique pour en parler : Noémi Lefebvre qui est historienne de l’enseignement musical en France et Alix Sarrouy, sociologue de l’Art et de la Culture, actuellement chercheur au laboratoire CICS.NOVA de l’Université Nova de Lisbonne, dont la thèse est accessible en ligne. Avec la participation d’Omer Corlaix.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #54 – Surmonter

Carl Hermann Unthan est né sans bras. À l’âge de 6 ou 7 ans, il a découvert par hasard la possibilité de jouer du violon avec ses pieds, en fixant l’instrument sur une caisse posée au sol. Un jour qu’il se produisait à Budapest, Franz Liszt est venu le féliciter en lui tapotant la joue et l’épaule. Une cinquantaine d’années après ces compliments, Unthan écrivait : « Qu’est-ce qui me fit douter de la sincérité de son enthousiasme ? Qu’est-ce qui me le fit paraître factice ? » Le philosophe commente :

« Ces questions, rédigées un demi-siècle après la scène décrite, avaient la signification d’un symptôme : elles rappelaient à l’auteur un temps lointain dans lequel l’illusion qu’il pouvait être pris au sérieux comme musicien, et non comme curiosité, ne s’était pas encore éteinte. »

Liszt n’aurait donc pu être sincère, parce que le spectacle que lui donnait le violoniste n’aurait pas été de la vraie musique, la situation étant débordée par l’image de l’infirme qui dépasse sa condition. Sauf que : le virtuose est dans la même tension, Peter Sloterdijk ajouter : « Liszt, lui-même ancien enfant prodige, savait par expérience quelle sorte de vie attend les virtuoses de toute nature. Et il devait d’autant plus deviner ce qui attend un jeune homme qui parcourra le monde en tant que vainqueur d’un caprice de la nature. »

Maintenant, quand écoute un pianiste qui joue une œuvre pour la seule main gauche : est-ce qu’on écoute simplement la musique ou l’effort qu’il a fallu pour compenser que la non-intervention de la main droite jusqu’à l’émotion du dépassement de soi.

Même s’il est valide de ses deux mains, le pianiste Maxime Zecchini s’est lancé depuis quelques années dans un défi : enregistrer 10 albums de musique pour main gauche seule, pour célébrer le répertoire pour main gauche.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.