Faire de la musique classique au Vietnam, est-ce que cela veut dire jouer de la musique européenne, faire amende honorable à l’Occident ou plutôt choisir le camp le plus intéressant parmi les musiques globalisées ou gentiment se signaler dans les transferts internationaux que la musique peut organiser ? L’un n’empêche pas l’autre. Peut-être que faire de la musique classique au Vietnam, c’est tout cela à la fois. Et plus encore. Dans un documentaire intitulé Once upon a Bridge in Vietnam, François Bibonne a filmé des musiciens vietnamiens qui se cherchent une autre vie en jouant de la musique classique, quand ils ne préfèrent réactiver des musiques traditionnelles d’avant la guerre. Mais encore plus précisément que l’histoire des musiciens vietnamiens qui jouent de la musique classique, François Bibonne raconte sa propre histoire : comment le deuil de sa grand-mère l’a conduit au Vietnam et a éveillé le désir de s’y intégrer. Malgré la fresque idyllique offerte par le documentaire. Il y a aussi des figures qui ont dédié leur vie à la musique vietnamienne sans y parvenir aussi bien qu’elles auraient voulu. Ce dont nous témoignera François Bensignor, journaliste spécialisé dans les musiques du monde, qui a pu suivre de près le parcours de Huong Thanh, chanteuse vietnamienne qui vit en France, où elle a essayé de vivre de son chant ancré dans la tradition musicale du Vietnam. Et puis, le temps d’une chronique, nous recevrons aussi Swann Bonnet, qui étudie l’anthropologie à l’EHESS et pointera les prudences d’usage quand, en passant d’une langue à l’autre, une notion musicale pourrait en cacher beaucoup d’autres. Pour commencer, nous nous plongeons dans le film One Bridge et le Vietnam.
Une émission produite par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.
Autres numéros interculturels de Metaclassique :
#70 – Migrer, #81 – Re-recorder, #108 – Mordre, #115 – Globaliser, #137 – Patrimonialiser et #182 – Accueillir
Podcast: Play in new window | Download