Pour bien juger de la qualité d’un chef d’orchestre, on dit parfois qu’il vaut mieux l’observer avec plusieurs orchestres, mais aussi en répétition. Partant de ce principe-là, il faudrait aller jusqu’à pouvoir scruter son comportement en coulisse et, pour être encore plus objectif, étudier son cas sur plusieurs années. Puisqu’on abdique assez vite devant l’évidence qu’il est donc impossible de bien juger un artiste, on peut s’en tenir à l’évidence qu’on ne juge vraiment bien qu’en ne voulant pas juger, quand on n’y est pas obligé. Dès qu’on doit juger sur commande, comme dans les concours, tout devient artificiel. Mais au lieu de devoir conjurer ledit artifice, pourquoi ne pas jouer avec lui, avec tout ce que le concours peut porter d’excitation particulière, quand l’excellence doit jouer avec la fébrilité et l’envie de gagner veiller à ne pas déranger la qualité de la concentration. Surtout que, pendant ce temps-là, toutes les questions sur ce qui fait un bon chef sont redébattues, limite brouillées. Pour concourir à faire avancer la définition du bon chef d’orchestre, le cadre d’un concours était spécialement propice. C’est comme ça que le Concours international de jeune chefs d’orchestre de Besançon a invité Metaclassique à venir questionner le lauréat Swann van Rechem – qui, au moment où nous l’avons interrogé, était encore finaliste –, le directeur et néanmoins observateur du concours Jean-Michel Mathey, le compositeur Alexandros Markeas, qui a créé une œuvre spécialement pour l’édition 2023 du concours, mais aussi membre du jury, aux côtés de deux autres chefs que vous entendrez au cours de l’émission : Debora Waldman et Hans Graf.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel et co-réalisée par Swann Bonnet.
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