Affranchie des contingences imposées par les instruments de musique attachés à des interprètes, la musique électroacoustique est quelquefois passée pour une musique encore plus absolue que la musique pure imaginée par les premiers romantiques, voire une musique métaphysique ou, du moins, à haute promesse phénoménologique et donc surtout pas programmatique. Pourtant, de Pierre Schaeffer à Pierre Henry en passant par Bernard Parmegiani, il semble que toute la première génération de compositeurs électroacoustiques se soit arrêté sur la figure d’Orphée, tout en cumulant des références poétiques qui tenaient à maintenir un dialogue avec l’Antiquité, la Renaissance et, certainement, une tradition de pensée humaniste. Au début des années 1970, François Bayle et Bernard Parmegiani se sont lancés dans un cycle électroacoustique à partir de La Divine Comédie de Dante. Parmegiani s’occupant de L’Enfer, Bayle du Purgatoire pour composer ensemble Le Paradis. Ce numéro « Brûler » de Metaclassique va creuser L’Enfer, la partition de Parmegiani et, notamment, sa manière de saisir le poème de Dante. Mais puisque cela engage le rapport que le compositeur entretenait avec ses sources littéraires, mais aussi scientifiques et surtout philosophiques, nous réunissons dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou, Claude-Anne Parmegiani, que Bernard Parmegiani appelait « sa première oreille » et l’éditeur Maxime Barthélémy qui s’engage dans la publication papier des œuvres du compositeur. ‘ Et puis, un célèbre virus nous prive de la présence d’un troisième invité : Giuliano Milani, spécialiste de Dante qui, pour Metaclassique, a bien voulu se pencher sur L’Enfer de Parmegiani et qui a tout de même pu nous laisser quelques mémos vocaux… Pour commencer, un extrait de Violostries, une œuvre que Parmegiani a composé avec Devy Erly en 1964.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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