Il est des œuvres musicales qui voudraient nous interpeller sur la crise environnementale de plus en plus irréversible. Mais comme les très très gros titres des journaux qui annoncent que plusieurs centaines de scientifiques prévoient une catastrophe écologique sans précédent si le monde continue à s’affairer toujours aussi carboniquement, tout comme des très très gros titres et la communauté scientifique internationale n’arrivent pas à provoquer des changements de vie à la mesure des conséquences annoncées. Les puissantes fresques orchestrales apocalyptiques ou même les musiques au volume plus modeste qui se mettent en contact direct avec la nature ne semblent pas non plus amorcer des prises de conscience assez décisives pour changer le cours de ladite catastrophe.
Dans le livre Où atterrir ?, Bruno Latour ne parle pratiquement de musique. Sans doute parce qu’il ne s’en sent pas la compétence. Mais aussi parce qu’au-delà d’une ode nostalgique à la beauté de la planète ou une mise sous écoute de certains sons de la nature plus ou moins esthétisés, malgré les hymnes à la Terre et les audio-naturalismes, l’identification de ce que pourrait être une « musique d’atterrissage » reste encore un impensé. Pour essayer de définir à quoi pourrait ressembler la bande-son de la situation écologique dans laquelle nous nous trouvons, nous recevons Bruno Latour et le sociologue de la musique Antoine Hennion.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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