En janvier 2021, les Grammy Awards ont remplacé la catégorie best world music album par la catégorie best global music album. Tout comme si la substitution d‘un terme par un autre pouvait suffire à liquider les soupçons de colonialisme induits par le mot « world ». L’Académie présente le mot « global » comme « plus pertinent, moderne et inclusif », comme s’il était en effet au-dessus de tout soupçon. Pour gagner en nuances dans les débats et en précision dans les descriptions, il faut peut-être remettre en cause le réflexe qui voudrait que tout ce qui relève du global fait de la mauvaise musique, comme si tout ce qui tient du local et du circuit court permettrait de faire de la musique forcément meilleure. Dans le dossier Globalisations esthétiques que publie la revue Multitudes, le philosophe Bastien Gallet cherche à relever les vertus musicales de vices de circulation de la musique et de ses procédés à l’échelle du monde. Pour compléter le tableau des effets musicaux de la globalisation, en plus des vices de circulation avec Bastien Gallet, nous parlerons diaspora chinoise et auto-tune, mais encore créolisation et iPod fatigué avec la musicologue et compositrice Marie-Hélène Bernard et le compositeur Jonathan Pontier pour un numéro « Globaliser » de Metaclassique enregistré dans l’espace musique de la bibliothèque publique d’information.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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