Il y a des musiques qui ne semblent pas tout à fait épanouies, mais qui semblent trouver dans leur aboutissement très relatif une grâce irremplaçable. Il y a aussi des musiques qui, dans leur confection, ont pris tant de détours que c’est en évitant leur finalité de départ qu’elles ont trouvé une facture bien spéciale. Il y a même des musiques qui font exprès de ne pas chercher d’issue volontaire pour mieux sortir des cheminements trop planifiés. Pour aborder toutes ces musiques, il faut mobiliser des termes éloignés des habitudes de pensée occidentales. On ne dira pas qu’elles sont claires ou limpides, on les entendra plutôt comme vagues, évasives, voire fades ou évidées. Autant de termes auxquels le philosophe François Jullien a donné une profondeur porteuse dans un vis-à-vis entre la pensée philosophique héritée de la Grèce antique et la pensée de la tradition chinoise. La profondeur induite par ces vis-à-vis est si porteuse qu’elle nourrit le travail de musiciens et qu’elle nous a donné envie d’organiser un vis-à-vis entre le philosophe, François Jullien, et deux compositeurs portés par sa pensée : Claude Ledoux et Aurélien Dumont.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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