Pendant que les instrumentistes font des gammes pour apprendre à dompter les difficultés techniques par toutes sortes de combinaisons classées par ordre de difficulté, les chanteurs se prêtent à des vocalises pour gagner en virtuosité. Dans un Nouveau dictionnaire de musique de 1855, Charles Soulier définit le verbe Vocaliser comme l’action de « Chanter selon les règles de la méthode vocale, mais sans nommer les notes et sans y adapter d’autres paroles que les voyelles sonores[1]. » Mais la frontière entre l’exercice et la musique est franchie quand on commence à mettre des paroles à ces vocalises. Et alors que les gammes ne se donnent pas en concert, les vocalises peuvent basculer de la démonstration vocale et même devenir des morceaux de musique interprétés par… des instrumentistes. Pour faire l’histoire de ce genre qui n’en a pas toujours été un et qui ne demande pas forcément à le rester, Metaclassique reçoit cette semaine Justin Ratel : étudiant en musicologie au CNSMD de Paris, il s’intéresse à l’histoire de la vocalise et il a sollicité la pianiste Marianne Leu pour accompagner quelques vocalises et prêter sa voix aux citations des pédagogues qui ont jalonné cette histoire. Mais pour pousser la vocalise de départ, on a choisi Pavarotti.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
[1] Charles Soulier, Nouveau dictionnaire de musique illustré, élémentaire, théorique, historique, artistique, professionnel et complet : à l’usage des jeunes amateurs, des professeurs de musique, des institutions et des familles, Paris, E. Bazault, 1855, p. 381.
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