Quand John Cage a commencé à mettre des clous et des gommes sur les cordes d’un piano, il rappelait à qui l’oublierait que le piano est un instrument à percussion. Mais à écouter les sonates que John Cage a pensé pour ce que depuis on appelle le piano préparé, il est possible d’y trouver les germes de la musique aléatoire que le compositeur a justement composé à développer dans les années qui ont suivi. Et en tirant les fils et en enfonçant les clous et les gommes de l’histoire de la préparation, nous pourrions prêter l’oreille aux jeux harmoniques produits par le dépôt de tel objet à telle distance de l’étouffoir sur telle corde. Ces jeux trouvent des prolongations au XXIᵉ siècle dans la musique du compositeur Nicolas Mondon, l’invité de la première partie de l’émission.
Pour la seconde partie, nous avons convoqué deux pianofortistes, Luca Montebugnoli et Eloy Orzaiz, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris pour qu’ils nous expliquent, à même un instrument à janissaire, à quoi servaient les différentes pédales que les pianofortes du début du XIXᵉ siècle avaient pour transformer les effets sonores et modifier le son des cordes en anticipant de plus d’un siècle ce que, depuis John Cage, nous appelons le piano préparé.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Autres numéros de Metaclassique sur les enjeux de lutherie : #35 – Onduler (sur le theremin), #148 – Electriser (sur la guitare électrique), #160 – Ossifier (sur les instruments osseux), #168 – Cheminer (autour du metallophone), #188 – Sourdiner (sur les sourdines), #194 – Raboter (sur le travail d’atelier), #255 – Combiner (sur le componium de Winkel), #233 – Postillonner (sur le cor de postillon), #249 – Tenir (sur le violoncelle « Le Poilu »), #265 – Percer (sur les hautbois baroques) et #282 – Relâcher (sur le metapiano).
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