Faire un disque de musique classique, c’est faire un disque. Ce n’est pas parce qu’on enregistre des pièces du 18è siècle, des œuvres antérieures aux technologies de studio, que les ingénieurs du son devraient être plus parcimonieux dans leurs interventions. Sauf si les interprètes le refusent formellement, il est courant qu’il y ait du montage dans un disque de musique classique, non seulement entre les pistes, mais souvent au cours d’une même œuvre. Les mesures 12 à 16 peuvent provenir d’une autre prise que les mesures 1 à 11, par exemple. Et les interprètes eux-mêmes peuvent développer un goût ou une obsession ou un raffinement spécial dans le montage de leur disque. Le claveciniste Pierre Hantai enregistre des disques depuis plus de trente ans. Depuis le temps, son jeu a mûri et son rapport à la préparation d’un disque s’est perfectionné. Entre ses premiers disques et aujourd’hui, il s’est quelquefois perdu dans la vaste étendue des possibilités de retouches que la post-production peut offrir. C’est dire s’il y a de quoi mobiliser un plein numéro de Metaclassique pour déplier avec lui les questions qu’il s’est posé en enregistrement et les réponses qu’il a pu trouver pour tenter d’en venir à bout.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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