Depuis sa Convention de sauvegarde de 2003, le répertoire du Patrimoine Culturel Immatériel tenu par l’UNESCO donne une grande part à la musique. Au-delà des Nations-Unies, le « patrimoine immatériel » semble être devenu le modèle dominant pour valoriser des pratiques musicales locales à une échelle internationale, tout en les patrimonialisant. Et puisqu’il paraît forcément bénéfique de défendre le patrimoine et de reconnaître que des gens qui jouent de la musique dans une communauté s’inscrivent donc dans le patrimoine et de la communauté et de son territoire, il reste à se demander si c’est en effet que bénéfique ? Est-ce qu’en plus des effets vertueux, l’inscription d’un répertoire au patrimoine culturel immatériel n’a pas, aussi, quelques effets pervers ? Nous recevons l’ethnopoéticienne Penelope Patrix qui travaille et réfléchit sur la constitution du répertoire du fado et l’ethnomusicologue Lucille Lisack qui a enquêté sur la musique contemporaine en Ouzbékistan, avec tout ce que l’idée d’une musique contemporaine peut déplacer dans la frontière mouvante entre musique académique et musique étiquetée « traditionnelle » surtout par ceux qui en pratiquent une autre.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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