
Au lieu de penser la musique phrase par phrase ou seulement motif par motif ou juste par cellules mélo-rythmiques, on peut encore raccourcir le niveau de discrétisation et procéder par « point ». Mais alors qu’il se revendique pointilliste, le compositeur Steven Takasugi revendique aussi de faire passer dans sa musique hyperfragmentée un texte du poète romantique Leopardi. Si bien qu’il en ressort une version hyperfragmentée de la poésie et peut-être même de l’idée de la poésie face à un monde qui vient s’y refléter dans sa violence la plus éclatante au regard de ce qu’elle a pu éclater les formes qui viennent l’exprimer dans Il Teatro Rosso, un pièce d’une heure commandée par l’ensemble No Hay Banda à Steven Takasugi. Au lendemain de la création européenne d’Il Teatro Rosso au festival de Darmstadt, c’est à Darmstadt que Métaclassique a installé ses micros pour ce numéro « Fragmenter » avec le compositeur Steven Takasugi et la quasi-totalité des membres de l’ensemble No Hay Banda. Vous entendrez : la chanteuse Sarah Albu, le percussionniste Noam Bierstone, le tromboniste Felix Del Tredici, l’ingénieur du son Gabriel Dufour-Laperrière, le vidéaste Huei Lin et la violoncelliste Émilie Girard-Charest (qui, pour l’occasion de l’émission, est aussi la traductrice de Steven Takasugi).
Une émission animée, découpée et sculptée par David Christoffel.

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