Quand la musique commence une phrase, l’auditeur peut très vite imaginer comment elle va continuer. À ce moment-là, il y a au moins deux types d’auditeurs : ceux qui se réjouissent du réconfort éprouvé à l’écoute d’une phrase qui se poursuit comme son commencement laissait prévoir qu’elle se poursuive et ceux qui s’agacent de l’ennui provoqué par un déroulement si prévisible. Mais les choses ne sont pas aussi manichéennes, puisqu’il y a donc au moins deux types de compositeurs : ceux qui comptent sur le plaisir certain qu’ils fourniront aux auditeurs auxquels ils offrent ce qu’ils annoncent qu’ils leur font attendre et ceux qui mettent une part d’imprévu pour mêler dans leur musique un mélange d’inattendu et de surprenant. Mais au-delà même des humeurs des auditeurs et des dispositions psychologiques de celles et ceux qui écrivent la musique, il en va d’une question de langage : quelles sont les manières de fabriquer une mélodie qui laissent plus ou moins grande prise aux attentes mélodiques ? Y a-t-il des formes musicales plus faciles à anticiper ? Si oui, que peut-on déduire sur le compte de celles et ceux qui les préfèrent ? Pour répondre à ces questions, nous allons plonger dans les sciences cognitives, avec deux chercheurs du Laboratoire des systèmes perceptifs de l’ENS d’Ulm à Paris : Jackson Graves et Guilhem Marion.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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