Si vous devez dessiner un rébus pour faire deviner le prénom Sidonie, vous serez tenté, avant de dessiner un nid d’oiseau pour la dernière syllabe, de penser aux notes de musique « si » et « do » et dessiner une portée musicale avec les notes qui feront penser au début du prénom Sidonie. Le poète oulipien Georges Perec, avait poussé l’idée d’utiliser les notes de musique pour former des phrases intégralement chantables, dans un opéra intitulé L’art effaré qui, indépendamment de l’effarement annoncé, était strictement homophone avec la suite de 4 notes : la, ré, fa, ré. Il s’agissait, en fait, d’un opéra pentaphonique, avec les 120 permutations permises par les cinq notes « do ré mi la si », avec un jeu de mot pour chaque permutation. Par exemple : la suite « la si mi do ré » laisse presque entendre « l’alchimie dorée », alors que les cinq notes dans l’ordre « ré si la mi do » a inspiré à Georges Perec, la phrase : « Rêche il mit la dose ». 400 ans avant l’Oulipo, ces jeux avec les noms des notes étaient très à la mode au 16è siècle, non pas pour faire de la littérature truculente, mais bien pour aboutir à de la très belle musique. Pour rentrer dans le dédale de ces rébus, énigmes et autres hiéroglyphes musicaux du 16è siècle, nous recevons le musicologue Guillaume Bunel qui enseigne l’histoire de la musique à l’Université Paris-Sorbonne et avec lequel nous allons composer un florilège de jeux avec les notes à la Renaissance, à commencer par une messe de Josquin des Prés intitulée « la sol fa ré mi », suivant un double sens qu’il nous a expliqué.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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