Il y en a qui, parfois, ont la langue qui fourche. Certains qui en tirent des conclusions sur ce qu’ils voulaient dire qu’ils ne voulaient peut-être pas exactement dire et que la fourche a permis de dire, par effraction, ce qui ne pouvait certainement s’énoncer qu’au prix d’une bifurcation involontaire ou semi-volontaire… Si ce numéro de Métaclassique avait voulu jouer sur les lapsus, il aurait donc pu partir du verbe Fourcher. Mais, cette semaine, le verbe qui sert à la fois de point de départ et de point de fuite est le verbe « vriller », il est directement puisé dans le patronyme du seul locuteur que vous entendrez pendant cette heure : le poète Jean-Luc Lavrille identifie son écriture à son nom. Mais au lieu d’expliquer pourquoi et comment Jean-Luc Lavrille fait vriller la langue dans laquelle il heurte les mots et les syntaxes et jusqu’à basculer et vriller et jouir entre elle et eux, on va chercher à le faire entendre par la collaboration de la musique classique elle-même basculée et vrillée et jouie par des ensembles de jazz. Au lieu d’interviewer Jean-Luc Lavrille, nous l’avons invité à dire ses poèmes pour enrouler sa vitalité dans quelques arrangements repulsés d’œuvres emblématiques de Mozart, avec l’hypothèse qu’il en ressortirait une flamboyance renouvelée de part et d’autre. Bonne écoute.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Podcast: Play in new window | Download