Dans Si c’est un homme, Primo Levi raconte son emprisonnement au cours de l’année 1944 dans le camp d’Auschwitz-Monowitz. Le livre fait partie des écrits emblématiques lorsqu’on parle du devoir de mémoire, tout en évoquant la peur d’oublier les atrocités commises par le régime nazi dans les camps de concentration et d’extermination. Les musiques entendues dans les camps sont parmi les choses pratiquement inoubliables. Primo Levi écrit : « Elles sont gravées dans notre esprit et seront bientôt la dernière chose du Lager que nous oublierons ; car elles sont la voix du Lager ». Si ces musiques ont pu marquer les détenus des camps, c’est qu’elles ont participé aux tortures. Plus généralement, dès 1933, la musique a été utilisée par le régime nazi pour manipuler l’opinion et aligner les consciences. Pour parler de manipulation en musique, nous recevons Elise Petit qui a signé, en 2018, Musique et politique en Allemagne du IIIème Reich à l’aube de la guerre froide aux Presses de l’Université Paris-Sorbonne. Et comme il était nécessaire, mais pas suffisant de passer par le nazisme pour penser la manipulation par la musique, nous recevons aussi : Juliette Volcler qui a publié aux éditions La Découverte en 2017, Contrôle. Comment s’inventa l’art de la manipulation sonore.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Podcast: Play in new window | Download