Parmi toutes les guerres d’autorité qui ont scandé l’histoire de la musique, il est une anecdote : en 1957, Maria Callas est invité à l’Alliance française à Chicago à donner un grand concert, sous la direction de Karl Böhm. Au cours des répétitions, la diva se permet quelques remarques sur l’exécution de certains passages, à quoi le chef Böhm lui a répondu : « Je suis un chef d’orchestre, pas un accompagnateur. » Comme si : un accompagnateur était moins musicien, comme s’il devait rester au second plan dans la hiérarchie des estimes musicales.
Pourtant : quand le Trésor de la langue française définit le verbe « accompagner », la notion de second plan n’apparaît pas du tout. Accompagner, pour le dictionnaire, c’est : se déplacer avec un être animé. Et pour montrer ô combien cela peut être important : les significations du verbe accompagner, il est dit que : « Généralement, l’idée de déplacement est précisée par une indication de but ». Accompagner peut alors revenir à honorer une personne, servir de protecteur ou de guide, servir de compagnon ou, encore rendre les honneurs funèbres à un défunt. Bref, accompagner est toujours très important. Alors même si le pianiste Robert Sutherland est beaucoup moins connu que Maria Callas, même si Gérard Jouannest est beaucoup moins connu que celui qu’il accompagnait (Jacques Brel), nous avons rencontré : un violoncelliste qui, après son prix du Conservatoire de Paris en 1960, n’a jamais cherché à être soliste. Paul Boufil a développé une telle passion pour le quatuor à cordes qu’il a toujours préféré la musique de chambre. Il nous a reçu dans son appartement de Levallois, dans l’immeuble même dans lequel a vécu, il y a 115 ans, le compositeur Maurice Ravel. Mais avant de donner la parole au violoncelliste, voici l’extrait d’une leçon donnée par son maître, André Navarra, à la télévision.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Podcast: Play in new window | Download