En 1890, dans son Dictionnaire théorique et pratique d’électricité, Georges Dumont faisait l’observation, page 402 : « Il suffit qu’un corps, surtout s’il est conducteur, soit placé dans le voisinage d’un corps électrisé pour qu’il soit lui-même électrisé. . . . Si on rapproche suffisamment le corps influent du corps influencé, on voit une étincelle jaillir entre eux. Alors tous les pendules du corps influencé se mettent à diverger et l’on reconnaît qu’il demeure chargé d’électricité de même nom que celle du corps influent. »
1890 est l’époque où les phénomènes de suggestion se généralisent, où l’hypnose devient une activité de plus en plus scientifique. De là à dire qu’il faut voir les psychismes des uns des autres comme des piles électriques pour que les suggestions hypnotiques puissent opérer : la question est peut-être plus musicale qu’il n’y paraît. Non seulement, les musiciens peuvent être sollicités pour augmenter la réceptivité des auditeurs à l’hypnose, mais ils peuvent eux-mêmes bénéficier des bienfaits d’une discipline que le 20è siècle a largement amplifié et consacré.
Et comme deux perspectives valent mieux qu’une, dans Métaclassique, nous invitons à dialoguer entre elles : l’historienne de l’hypnose musicale Céline Frigau Manning (qui prépare un ouvrage aux Presses du réel qui retrace les liens qui se tissent au 19ème siècle entre hypnose et musique) et la pianiste et hypnothérapeute Hélène Tysman qui co-anime des ateliers d’hypnose pour les musiciens avec la violoniste et hypnotiseuse Anne-Hélène Chevrette, que nous avons enregistré au cours d’un atelier d’initiation à l’hypnose réservé aux musiciens.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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