Pour que les musées exposent des peintures non finito ou des esquisses, c’est bien qu’on doit pouvoir y trouver un certain intérêt. En musique, on ne donne pas de concert d’esquisse. Même si, à partir d’un certain niveau de notoriété du compositeur, ses éventuels brouillons prennent de la valeur sur le marché des manuscrits au même titre qu’un autographe ou un fac-simile. Mais les esquisses peuvent aussi prendre une valeur musicologique : parce qu’en affichant une sorte de compte-rendu d’étape d’un travail de composition, elles peuvent renseigner sur l’élaboration et donner des pistes d’interprétation potentiellement très différentes des intentions du compositeur telles qu’il a bien voulu les exprimer à l’occasion d’une lettre, d’un entretien ou d’une note d’intention.
Pour embrasser différentes manières de tirer profit musicologique des esquisses, on peut lire Esquisses musicales. Enjeux et approches du xixe au xxe siècle publié par les éditions Brepols sous la direction de François Delécluse. Mais on peut aussi écouter cette émission enregistrée au Salon Mahler de la Bibliothèque La Grange-Fleuret où nous accueillons François Delécluse aux côtés de Fabien Guilloux et Anna Stoll Knecht, mais encore, en léger différé le musicologue Paolo Dal Molin – autant de voix qui permettront de tirer des ponts entre les esquisses de Camille Saint-Saëns et Gustav Mahler ou encore, pour commencer, de Claude Debussy.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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