Il paraît bien naturel – mais presqu’ennuyeux d’évidence – de rabâcher que la musique peut émouvoir. Il pourrait paraître un peu plus affriolant – quoique pas moins évident – d’aller en déduire que la musique peut procurer quelques émois et pourquoi pas stimuler de franches excitations. Si bien qu’il paraît tout aussi naturel – même si plus ou moins efficace – de se confectionner quelques playlists exprès pour accompagner ses ébats.
Par contre, il carrément plus sordide d’aller jusqu’à commercialiser des compilations exprès pour aider les consommateurs à chauffer leurs partenaires et les conduire sur des scénarios sexuels potentiellement très standardisés. À moins qu’il faille taxer de purisme musical toutes celles et ceux qui n’admettent de tapisser leurs moments érotiques uniquement de musiques non-industrielles. Parce qu’au fond, la perspective que des musiques puissent être plus érogènes que d’autres pourrait, au passage, rebattre les hiérarchies entre les genres musicaux, même si ladite perspective semble d’abord attester que certaines musiques ménagent justement l’explosion de leur climax au point de, peut-être, colporter les mécanismes de la domination masculine.
C’est en public et avec le public réuni à la librairie Tschann que nous allons chercher à démêler ou mieux ré-emmêler ces questions avec le musicologue Esteban Buch, auteur de l’essai Playlist. Musique et sexualité publié par les éditions MF. Avec la participation de Michèle Tosi, Brigitte Lalvée et Bastien Gallet.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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