Metaclassique #121 – Susciter

Pour prétendre répondre aux attentes des auditeurs, faut-il les connaître. Pour être complètement sûr de couvrir les attentes des auditeurs, autant les cerner, les prévoir et, pour encore plus d’efficacité, en décider à leur place. Ou alors : si nous écoutions la radio en préférant s’attendre à tout, faudrait-il méthodiquement commencer par ne s’attendre à rien ? Et si c’était même le meilleur moyen de s’attirer l’attention de tous ceux qui, pour être sûr d’y trouver beaucoup plus que ce qu’ils veulent, se gardent d’attendre de la radio quoique ce soit de trop précis, faut-il imaginer comment faire une radio qui ne présuppose rien de l’état des attentes des auditeurs potentiels.

Alors que l’année 2021 voit la célébration du centenaire de la radio et du 40è anniversaire de la légalisation des radios libres en France, une question reste totale : faut-il que la radio sache à qui elle parle, c’est-à-dire cerne l’auditeur, au point d’elle-même en définir le profil ? Quelle forme prendrait la radio, de quelle manière pourrait-on programmer la musique et parler sur elle, si l’auditeur qu’elle induisait était mobile et n’était donc plus au lieu indiqué par la manière si majoritairement directionnelle, pour ne pas directive, dont la radio s’adresse à lui ? Pour faire l’expérience d’une radio qui suppose un auditeur libre, ouvert, à l’imaginaire en mouvement, les étudiants du cours d’audiodramaturgie de Marion Chénetier à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris se sont prêtés, pour Metaclassique, à une composition radiophonique originale. Un travail réflexif qui pourrait démarrer par un aboutissement possible : une causerie de 1949 de Gaston Bachelard, sur la rêverie suscitée par la radio.

Avec les voix et les créations de Zoé Brioude, Heiata Julienne-Histat, Capucine Porphire, Mathias Boussemart, Ondine Simonot, Hélène Desy, Alexandra Brouillet Alice Hoggett, Fanny Holland, Cloé Calame, Lisa Martinez*, Morgan Morcel et Gaston Bachelard.
*étudiante de l’EBABX

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.