Metaclassique #291 – Gribouiller

(c) Arnaud Bertereau

Pour découvrir le répertoire de la musique contemporaine, une stratégie possible est de raconter la vie de celles et ceux qui la composent ou qui la produisent. Une autre stratégie est de trifouiller des sons et, par une combinaison de règles du jeu, nous mettre en positions de produire des matières sonores analogues. Et la méthode pourrait s’avérer tellement efficace que l’objectif pourrait d’ailleurs aller au-delà de la découverte de la seule musique contemporaine. Le médiateur Clément Lebrun a tout fait : un nombre incalculable d’ateliers au Musée de la musique, des vidéos de présentation d’œuvres pour la chaîne YouTube de l’Ensemble Intercontemporain, la série d’émissions d’anthologie Le Cri du Patchwork de 2014 à 2019 sur France Musique, le podcast « Le décodeur du classique » pour l’Orchestre de Paris… Et au fil de ses 25 ans de médiation musicale, il s’est forgé un fer de lance : l’écoute de la musique devrait être inséparable de la pratique. Dès lors, il met son érudition à disposition après avoir mis ses publics en position de jouer et de gribouiller du son. C’est aussi pour ça qu’il ne parle plus beaucoup musique contemporaine ou qu’il la ramène à ce qu’elle est : l’un des éléments du spectre des pratiques sonores, un spectre par lequel il se fait un plaisir quasi obsessionnel de systématiquement limer les genres pour pointer les phénomènes sonores qui permettent de toujours les aborder de manière transesthétique.

Avec l’ODIA Normandie et le soutien de partenaires comme la Sacem, la Maison de la Musique Contemporaine, la DRAC Normandie, il a conçu avec Annaëlle Richard un KIT qui a déjà trouvé des usages dans un certain nombre d’écoles, mais aussi en éducation à l’image, en milieu pénitentiaire, en présentation de saison… Ledit KIT est en fait une grande mallette pleine d’objets à faire du son, qu’il définit comme un bac à sable pour gribouiller des sons en suivant des protocoles ludiques conçus pour découvrir les musiques expérimentales à partir des phénomènes sonores plutôt que par la vie ou les conceptions esthétiques des artistes consacrés – avec, au passage, un plaisir non-dissimulé à contourner les théories qui ont pu féconder telle ou telle démarche sonore. Metaclassique a suivi une journée de formation au KIT animé par Clément Lebrun dans les locaux de la SACEM à l’adresse de plusieurs responsables d’institution en passe d’adopter le KIT comme outil de médiation.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Autres numéros de Metaclassique sur la pédagogie musicale : #05 – Evaluer (sur les prix musicaux), #50 – Catégoriser (sur les modes d’écoute), #64 – Jouer (jeux radiophoniques), #240 – Débuter (sur le répertoire contemporain pour pianistes débutants) et #271 – Revisiter (sur le piano collectif).

Metaclassique #290 – Contre-uter

Gilbert-Louis Duprez au top de sa forme (et de son ambitus ?)

Un ténor qui pousse un contre-ut est devenu une sorte de figure obligée dans un certain nombre d’opéras du 19è siècle. Le phénomène est spectaculaire, salué, acclamé, parfois moqué. Bref, il fallait consacrer un plein numéro de Metaclassique à la curieuse manie de contre-uter qui s’est notamment propagé à partir des années 1820. D’un point de vue physique, ce n’est jamais qu’une note à 525 Hz. Mais en terme de performance vocale, le contre-ut est souvent exhibé comme une acrobatie qu’il faut tellement valoriser qu’il est parfois ajouté sans qu’on demande l’avis au compositeur et surtout allongé pour montrer l’ampleur de son coffre, au point que l’orchestre vienne à s’arrêter pour ce qui ressemble à une « pause pipi », pour reprendre l’expression de Roland Mancini. Auteur de nombreux ouvrages sur l’art lyrique et notamment du Que sais-je ? sur L’Art du chant paru aux Presses Universitaires de France en 1969, Roland Mancini a assisté à plus de 10.000 représentations d’opéra tout au long de sa vie et s’est occupé de rassembler une cinquantaine de contre-ut pour nous en offrir une sorte de contre-histoire dans un Metaclassique enregistré à son domicile, à Villenave-d’Ornon, près de Bordeaux.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Autres numéros de Metaclassique sur l’histoire du chant : #97 – Chansonner, #164 – Vocaliser (histoire de la vocalise), #185 – Enniaiser (histoire de la romance), #187 – Ensoleiller (colloque sur Luciano Pavarotti), #197 – Briser (sur les biopics de diva) et #272 – Ausculter (sur le laryngoscope) et #289 – Réincarner (fantaisie radiophonique sur les réincarnations de la Callas).

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Metaclassique #289 – Réincarner

En bord de mer
Cantatrice qui pense à ses vies futures

Une étude IFOP a révélé, que la croyance en la réincarnation est passée de 22 % des français en 2004 à 32 % en 2023 pour atteindre 43 % chez les moins de 35 ans et 55 % chez les croyants. On peut s’étonner que des schémas d’explication aussi irrationnels remportent une adhésion en si forte croissance. On peut même s’en effrayer. Et puis, on peut aussi se saisir de cette opportunité paradoxale pour ouvrir une fable radiophonique : et si Maria Callas s’était réincarnée ? C’est à partir de cette hypothèse que ce numéro « Réincarner » de Metaclassique a interrogé Imar Alakas et Colinaïa Infanteskaya, tous les deux persuadés d’être la réincarnation de Maria Callas, mais aussi la tatoueuse Vega del Diego qui a eu affaire à d’autres prétendants à porter l’âme de la cantatrice et le philosophe Ange Ailli qui nous expliquera, devant la recrudescence de ces phénomènes, la nécessité de poser les bases d’une extended musicology.

Et comme cette émission est cousue à la main dans une farouche indifférence à toute forme de mesure de l’audience et de quantification des publics, nous laissons à la charge de l’IFOP ou de BVA ou de Harris interactive le soin, si ça leur chante, de fixer le pourcentage de celles et ceux qui, écoutant ce Metaclassique, viennent ou non adhérer à la sincérité des témoignages qui vont suivre…

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #288 – Inciser

Un point d’orgue, parce qu’il peut s’entendre comme un moment de suspens, peut s’entendre comme un moment de vérité. C’est un moment qui pourrait même devenir tellement spéculatif qu’il pourrait tenir d’une percée hors du temps. Qui plus est si on se met à l’étirer pour mieux profiter de l’espace ainsi ouvert pour fouiller la matière du son et creuser ce qu’il contient. Les compositeurs Samuel Sigghicelli et Benjamin de la Fuente ont imaginé qu’en aménageant des inserts au cours de la troisième Sonate pour violon et piano de Grieg, ils pourront faire entendre ce qui se trouve à l’intérieur du son du violon et du piano et peut-être même quelque vérité nouvelle sur la nature et l’arrachement que l’humanité éprouve encore à toujours vouloir s’en approcher. Et comme ils tiennent d’une étrange vivisection, ces inserts peuvent parfois se formuler comme des incises. Enregistrés au GMEM – le Centre national de création musicale de Marseille, nous entendrons dans l’heure qui vient : les deux compositeurs Benjamin de la Fuente et Samuel Sigghicelli, les deux interprètes – la pianiste Claudine Simon et la violoniste Constance Ronzatti – ainsi que le réalisateur informatique Etienne Demoulin et, sous bien des coutures différentes, la troisième Sonate pour violon et piano de Grieg.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #287 – Squatter

Plutarque rapporte que le grand Solon d’Athènes aurait ajouté un vers de son cru au catalogue des vaisseaux dans l’Iliade pour asseoir l’idée que Salamine était déjà sous la domination d’Athènes. Le scrupule des éditeurs peut aller jusqu’à modifier le texte d’un poète pour le rendre plus précis et, pourquoi pas, plus proche des volontés de l’auteur, surtout quand son texte présente quelques lacunes. En philologie, ces interventions dans des textes supposés lacunaires s’appellent des « interpolations ». Si bien qu’à l’inverse d’un plagiaire qui prend le texte des autres pour le mettre chez soi, l’interpolateur est plutôt un squatteur qui, sans prévenir, vient mettre son propre texte dans les œuvres des autres.

Dans L’Art d’assaisonner les textes, la poéticienne Sophie Rabau ne veut pas tomber dans la chasse à l’interpolateur : là où sa traque supposerait d’en faire une sorte de diable, elle ne voit que des mauvaises raisons à déprécier l’altérité de l’interpolateur qu’elle préfère « voir comme une alternative et non comme une altération ».

Pour ce numéro « Squatter » de Metaclassique, nous allons jouer avec les implications musicales que peut avoir cette reprise en main poétique des pratiques d’interpolation. Pour ce faire, nous recevons Sophie Rabau à la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou, mais aussi le musicologue Jean-Claire Vançon qui se penche sur l’histoire de la musique avec un regain d’intérêt chaque fois que ses couches historiques induisent quelques jeux de réécriture et la violoniste Rachel Koblyakov qui a accepté de jouer les interpolations musicales, à commencer par celle de Gounod sur un célèbre Prélude de Bach.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Quelques autres jeux inter-corpus : #10 – Re-raconter, #64- Jouer, #106 – Annoter, #137 – Incomprendre et #181 – Déchiffrer

L'Art d'assaisonner les textes | Éditions Anacharsis

Metaclassique #286 – Simuler

Certaines sont avocates ou mathématiciennes, certains sont ingénieurs, banquiers, architectes… et cela ne les empêche pas de pratiquer le piano plusieurs heures par jour et d’entretenir leur virtuosité, même si leur profession reste indépendante de leur passion musicale. Ces pianistes se fédèrent autour du festival des Amateurs virtuoses dans lequel ils se rencontrent, se produisent, participent à des master classes avec des pianistes qui ont fait carrière dans la musique. Pour échanger sur les valeurs si proches de l’olympisme de ces amateurs, nous recevons Julien Kurtz, le directeur artistique du festival Amateurs virtuoses, Xavier Aymonod avec qui il se produit quelquefois à quatre mains, mais aussi la pianiste et pédagogue Rena Shereshevskaya qui enseigne à l’Ecole Normale de Musique de Paris Alfred Cortot et compte parmi ses élèves des pianistes vedettes, mais aussi des amateurs. Et vous allez pouvoir entendre comme, pour nos invités, il y a une grande nuance entre un amateur et un dilettante, même si ladite nuance reste à débattre.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #285 – Nouer

Topologie Noeuds

« Il y a quelque chose que je ne sais pas, que je suis censé savoir. Je ne sais pas ce que c’est que je ne sais pas et que je suis pourtant censé savoir. Et je sens que j’ai l’air stupide si je parais à la fois ne pas le savoir et ne pas savoir que je ne sais pas. En conséquence, je fais semblant de le savoir. C’est une épreuve pour les nerfs car je ne sais pas ce que je dois feindre de savoir. En conséquence, je fais semblant de tout savoir. »

Cet extrait des Nœuds que publie le psychiatre et psychanalyste anglais Ronald Laing montre bien qu’à emboîter certains raisonnements, le langage peut commencer à jouer contre ses propres intérêts et mettre ceux qui le parlent dans des conditions inconfortables et pas toujours contre-productives. Les textes de Laing ont même été à l’origine des mélodrames électroacoustiques du compositeur Francis Dhomont. Après avoir été l’élève du compositeur Charles Koechlin qui avait lui-même été élève de Fauré, Francis Dhomont a abandonné la musique instrumentale dans les années 1960 pour se consacrer à une musique concrète qu’il avait découverte fortuitement à la fin des années 1940, avant même de connaître l’existence de Pierre Schaeffer. Enregistré au cœur de la librairie du musée Réattu d’Arles à l’invitation de l’association Phonurgia Nova, ce numéro « Nouer » de Metaclassique va jouer le jeu des nœuds entre la musique et la parole dans l’œuvre de Domont, dans la pensée de Laing et plus littéralement dans les nœuds que l’on pouvait faire au début de l’enregistrement sonore magnétique avec les magnétos à fil. Pour ce faire, nous écouterons la compagne de Francis Dhomont, l’artiste Inès Wickmann, mais aussi la psychanalyste Brigitte Lalvée et l’ingénieur et penseur du son Daniel Deshays, qui signe aux éditions MF le livre Liberté d’écoute, le son véhicule de la relation. Et puis en fin d’émission, nous recevrons la visite de Daniel Rouvier, le conservateur et directeur du musée Réattu, le premier musée en France à disposer d’un département d’arts sonores.

Metaclassique bonus – Audiodécrire

En 1940, les studios Disney sortaient le premier film en stéréo de l’histoire du cinéma commercial, qui compte aussi parmi les premiers films sonores sans parole, dont la bande son est intégralement musicale, puisqu’on entend l’Orchestre de Philadelphie sous la direction de Leopold Stokowski interpréter des œuvres fameuses du répertoire classique, comme Casse-noisette de Tchaïkovski ou La Danse des heures de Ponchielli. Le film Fantasia est à son tour devenu un classique du cinéma d’animation, dont il pourrait paraître absurde d’en revendiquer les vertus de démocratisation de la musique classique jusqu’à la radio, où nous ne pouvons retransmettre les images qui permettent d’associer Mickey à L’Apprenti sorcier de Paul Dukas ou les dieux de la mythologie à la Symphonie pastorale de Beethoven. Encore qu’à la radio, nous avons toujours la possibilité d’ajouter à la musique une audiodescription au dessin animé.

Aussi, pour ce Metaclassique « Audiodécrire », nous avons choisi des audio-descripteurs de choix, en mobilisant les voix de la Compagnie Turbulences qui, pendant une heure, viennent restituer par la parole le feu d’artifices d’images que les studios Disney projetaient en 1940 sur ces quelques pages symphoniques.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #284 – Canoniser

Pianio.blog

Le mot « canon » semble d’abord ecclésiastique quand il désigne un « texte consignant une décision de l’autorité religieuse et fixant la règle de la foi et de la discipline religieuse ». Par métonymie, cela désigne l’ensemble des livres reconnus par une religion. Et, par analogie, le mot « canon » circule en art comme « la liste et le catalogue des auteurs considérés comme modèles du genre dans une matière ». Si bien qu’en musique classique, le mot « canon » devient une sorte d’équivalent du mot « répertoire » : puisqu’on peut facilement dire d’une œuvre « consacrée » d’un compositeur « reconnue » qu’elle est donc une œuvre  « canonique ». Et quand, au XXIè siècle, on fait des œuvres qui mixent des partitions canoniques avec des musiques pop, reste à savoir si on veut décanoniser les premières ou bien canoniser les secondes ou laisser toutes ces questions canoniques bien assez en l’air pour qu’elle finisse par s’atomiser dans l’atmosphère ? La perspective serait séduisante si on la laissait se produire tranquillement, mais il y a un gros mot qui semble empêcher le canon de se faire oublier au vent des pratiques croisées, c’est le mot « néo-classique » qui semble vouloir en découdre avec une consistance principalement autoproclamée.

Tout à la fois ouverte au minimalisme comme à certaines musiques pop électro ambient tantôt artisanal et souvent industrielle, la catégorie de « musique néo-classique » est si délicate à manier qu’elle n’est peut-être pas vraiment une catégorie. C’est pourquoi cet numéro « Canoniser » de Metaclassique ne veut fuir devant aucune de ses questions voisines : est-ce qu’il y a vraiment un rapport entre les minimalistes et la pop symphonique ? est-ce que le retour à la tonalité relève d’un néo-conservatisme à l’encontre des modernismes alors amalgamés aux avant-gardes et à leurs hypothétiques excès ? Et d’ailleurs, dans tout ça, comment en est-on arrivé à faire croire que, par nature, certaines musiques seraient plus inclusives que les autres ?

Pour en parler, nous recevons Coraline Aim qui a fait paraître aux éditions Le Mot et le Reste, le livre « Néo-classique » et Danick Trottier

qui signe aux Éditions Universitaires de Dijon, Musiques classiques au XXIè siècle. Le pari de la nouveauté et de la différence.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #283 – Pactiser

Doctor Faustus by Christopher Marlowe | ElizabethanDrama.org

« La musique, loin de nous consoler [pour autant – n’est-elle pas, n’en porte-t-elle pas toutes les marques, l’inconsolable même –] forme l’épaisseur, tendue entre instincts, désirs, douleurs, joies, pensées, oubli de toute pensée, de ce qu’on peut appeler notre ‘’humanité‘’[1]. » Cette phrase du philosophe André Hirt semble dire du lien entre la musique et l’humanité qu’il est à la fois indélébile et toujours menacé d’érosion. Et pour mieux dire ce qui se noue et se dénoue entre la musique et l’humanité, un roman se présente nodal. En 1947, le romancier Thomas Mann fait paraître Le Docteur Faustus comme la biographie imaginaire du compositeur Adrian Leverkühn. Thomas Mann met en scène un Pacte entre le compositeur fictif et le diable. Pour le philosophe André Hirt, ce Pacte fait entendre une rupture dans le lien qui unissait la musique et l’humanité. Et alors que la musique ne serait plus en mesure de nous mettre en prise avec l’unité du monde, elle resterait en creux, le témoin paradoxal qu’une pensée de l’humanité se désagrège. De La condition musicale jusqu’à Promesse de Beethoven en passant par La dernière sonate, les livres d’André Hirt nouent autour de la figure du compositeur Adrian Leverkühn une réflexion volontiers rhapsodique sur le devenir de la musique depuis les tremblements qui affectent les fondements de l’humanisme. Il est l’invité unique de ce numéro « Pactiser » de Metaclassique.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.


[1] André Hirt, La condition musicale, Éditions Les Belles Lettres, collection « encre marine », 2018, p. 61.

Metaclassique #282 – Relâcher

Dans les années 1980, avec le synthétiseur DX 7 de Yamaha, a été développé le protocole MIDI. (M.I.D.I comme Musical Interface Digital Instrument), un protocole de communication et de commande permettant l’échange de données entre instruments électronique, claviers, séquenceurs ou logiciels de musique et le format des fichiers midi pour noter, écouter ou enregistrer la musique.

C’est dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou à Paris que Metaclassique est installé pour accueillir un pianiste devenu chercheur : Jean Haury vient nous faire la préhistoire du MIDI, des automates musicaux du xviiiè siècle jusqu’aux pianos à rouleaux du début du xxè siècle pour mieux saisir les ressorts de sa propre invention : le Metapiano qui permet d’interpréter humainement des partitions numériques, sous forme de fichiers midi, sans les raideurs expressives des exécutions que les ordinateurs peuvent en faire.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Accéder au Midifile Performer :: scrime (u-bordeaux.fr)

Autres numéros de Metaclassique sur les objets scientifiques de la musique : #35 – Onduler (sur le thérémin), #110 – Mouiller (sur l’harmonica de verre), #134 – Chronométrer (sur le métronome), #222 – Combiner (sur le componium de Winkel), #254 – Accorder (sur le diapason) et #272 – Ausculter (sur le laryngoscope de Garcia fils).

Autres numéros de Metaclassique liés à Beethoven : #67 – Comparer (Beethoven à Rossini), #123 – Toucher (la musique des sourds), #129 – Cadencer, #130 – Désécrire (sur le Beethoven de Dubillard) et #281 – Marteler (sur l’opus 106 des poètes)

Metaclassique #281 – Marteler

La 29è Sonate de Beethoven n’a certainement pas moins d’intérêt en soi que la 28è ou la 30è. Mais cette 29è Sonate, opus 106 surnommée « Hammerklavier » connaît une circulation beaucoup plus étendue que les 28è et 30è. S’il n’y a peut-être pas de raisons musicales objectives à ce que la réception a détaché cet opus de Beethoven de ses autres partitions pour piano, il y a peut-être des raisons poétiques.

En tous les cas, l’opus 106 apparaît de manière récurrence dans l’œuvre de deux poètes français nés dans les années 1930 : Michel Deguy et Dominique Fourcade. Ce numéro « Marteller » de Metaclassique veut creuser le pourquoi de cette insistance des deux poètes sur ce même opus. Vous pourrez y entendre Dominique Fourcade en ouverture et en fermeture de l’émission, mais aussi Bénédicte Gorrillot qui s’est longuement entretenue de musique avec Michel Deguy dans les mois qui ont précédé sa mort en 2022. Et au milieu de l’émission, nous irons consulter l’historienne spécialiste de Beethoven, Elisabeth Brisson pour documenter les circonstances dans lesquelles Beethoven en est venu à composer ce que le pianiste Paul Badura-Skoda tenait pour l’équivalent pour le piano de la 9è Symphonie.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.