D’où vient que les cigales se trouvent idéalisées comme des musiciennes ? Pourquoi les papillons, alors qu’ils ne font pratiquement pas de bruit, ont-ils inspirés les compositeurs peut-être même plus que les abeilles ? À considérer l’ensemble des émissions sonores de tous les insectes, comment des créatures si petites en taille par rapport à nous, arrivent à produire des sons audibles à l’oreille humaine ? Est-ce par la seule différence de taille que nous leur manquons de respect, au point de les exécuter d’un rien ? Alors que les insectes sont promis à survivre à l’humanité, est-ce encore parce qu’ils excitent notre condescendance qu’au moment de les mettre en musique, on s’amuse à les ridiculiser ? Mais, eux : quand ils s’envoient des sons les uns aux autres, est-ce toujours pour communiquer ou est-ce que ça peut aussi être pour jouer ? Est-ce à dire qu’ils pourraient même être complices de nos musiques humaines dans lesquelles, justement, on joue à se moquer d’eux ?
Pour répondre à toutes ces questions, Benjamin Lassauzet et Alain Montandon de l’Université de Clermont-Ferrand ont organisé une pleine journée d’étude sur « Les insectes et la musique », dans laquelle s’exprimaient des musicologues comme Marie-Hortense Lacroix, Bertrand Porot et Camille Béra, mais aussi des compositeurs – Alain Louvier et François-Bernard Mâche – qui ont investi les figures et les sons des insectes dans leurs compositions, mais encore : des scientifiques spécialistes Fanny Rybak et Lionel Feugère. Les uns en présentiel, les autres en distanciel, les dix intervenants ont tous accepté que leur présentation soit enregistrée et se trouve condensée pour ce numéro de Metaclassique.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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