Dans les années 1930, le sociologue George Herbert Mead avait remarqué que les lutteurs communiquent entre eux au moyen d’une « conversation des gestes » qui, pour chacun, facilite la prévision du comportement de l’autre et l’orientation de son propre comportement. À sa suite, Alfred Schütz notait que « deux joueurs d’échecs qui ont tous deux une connaissance de la signification fonctionnelle des pièces en général, ainsi qu’une connaissance de la configuration unique et concrète qui se posera à un moment donné d’un jeu particulier, peuvent se communiquer leurs pensées. Ils le font selon les termes du « vocabulaire » et de la « syntaxe » déterminés par la « règle du jeu ». »
Ces manières de se coordonner par des moyens de communication quasi extra-sensoriels peuvent s’appeler la « syntonisation ». La pratique musicale s’en saisit volontiers quand plusieurs musiciens cherchent à partager une pensée du son unitaire et homogène alors qu’ils n’ont pas encore produits un seul son ensemble, mais aussi quand un auditeur saisit la musique à l’œil et se met à entendre une œuvre dont il ne fait pourtant que regarder l’exécution.
Pour approfondir les dimensions esthétiques autant que pédagogiques de la syntonisation, nous recevons François Joliat qui est professeur pour le Domaine de recherche Arts à la Haute école pédagogique des cantons de Berne, Jura, Neuchâtel (HEP-BEJUNE) en Suisse. Au cours de l’émission, nous entendrons aussi le compte-rendu des recherches que la violoniste Audrey Sproule a mené, avec François Joliat, au CNSMD de Paris, mais aussi Léonard Pauly qui a méta-testé les jeux de cartes de Zener utilisées par Rhine pour tester ses capacités de perceptions extra-sensorielles.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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