Il ne fait aucun doute qu’un personne qui écrit une partition fait de la musique. Il ne fait aucun doute qu’une personne qui joue cette partition fait de la musique. Pourtant, là où il ne fait aucun doute que celle qui compose fait une œuvre, il n’est pas si facilement octroyé à celle qui l’exécute que son œuvre d’interprétation est une œuvre. Il n’empêche qu’en jazz, on numérote les prises comme, en classique, on numérote les opus, c’est-à-dire les œuvres.
Au début des années 1980, un musicologue italien de 25 ans, Vincenzo Caporaletti a commencé une thèse qui cherchait à définir le swing. Une notion sur laquelle les musicologues occupés à analyser des partitions restaient particulièrement secs. Au moment de soutenir sa thèse, en 1984, il avance le « principe audiotactile » pour décrire tout ce qui, dans la musique, ne peut se laisser appréhender par une seule analyse des supports écrits de la musique.
Et ce « principe audiotactile » a été un tournant dans la vie d’un pianiste et musicologue français, né la même année que Caporaletti : Laurent Cugny qui a publié aux éditions Symétrie un premier tome du projet Recentrer la musique, premier tome consacré à l’audiotactilité. Pour discuter de son ouvrage et réfléchir autour du verbe « œuvrer », Metaclassique l’accueille au Salon Mahler de la Bibliothèque La Grange Fleuret en compagnie de deux autres invités qu’il a lui-même choisi : la musicologue Violaine Anger et le philosophe Bernard Sève.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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