À force de pousser la voix jusqu’à des limites dont ses phrases peuvent ne pas sortir indemnes, la voix d’Antonin Artaud peut sonner perçante, ce n’est pas pour des raisons uniquement sonores. C’est aussi que sa pensée n’a pas assez de forcer le langage pour en étriller les logiques. Quelle forme la musique peut prendre pour soutenir ou co-démembrer ou exciter une nécessité d’éruption si ultime ? Et d’ailleurs, pourquoi les musiciens qui se sont occupés de faire œuvre sonore avec la poésie d’Artaud évoluent-ils si souvent dans le domaine électro-acoustique ?
À cette question, la philosophe Pauline Nadrigny a offert des éléments de réponse. Dans l’ouvrage collectif Orphée dissipé, elle imagine notamment un lien logique et conséquent entre la force autant libératrice que contestatrice des glossolalies d’Artaud et les opérations de répétition et variation qui se spécialisent dans les manipulations électroacoustiques du son. C’est en complicité avec Hémisphère son et sans la moindre crainte que la question puisse s’en trouver diffractée que Metaclassique est accueilli cette semaine par La Cassette pour mieux réunir : une invitée mystère, un compositeur artaudien et un professeur émérite des universités.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
Un numéro en partenariat avec Hémisphère Son.
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