Est-ce qu’une Sonate de Mozart peut objectivement raconter une histoire ? Au-delà des films que chacun peut se faire à l’écoute d’une œuvre instrumentale, comment les compositeurs peuvent user du langage musical pour y déposer quelques suggestions narratives ? Si les poèmes symphoniques du 19ème siècle donnent des exemples apparemment incontestables de récits racontés en musique, il reste des spécialistes pour considérer que, même quand l’histoire est revendiquée par le compositeur, c’est le texte d’accompagnement qui charge la musique d’un programme plus que la musique elle-même, comme si un auditeur qui écouterait Jeux ne pouvait, sans le titre, deviner les images de parties de tennis que Claude Debussy avait en tête quand il composait sa partition. En réponse aux musicologues formalistes qui soutiennent que la musique ne peut pas directement produire de la narration, Marta Grabocz a réuni vingt-trois contributions des spécialistes les plus reconnus au monde dans l’examen des signes musicaux. L’occasion pour Metaclassique d’offrir un tour d’horizon à la fois élargi et varié de travaux aux démarches très éclectiques, qui empruntent aussi bien à la sémiotique qu’aux gender studies en passant par les sciences cognitives pour détecter des éléments expressifs dans toute sorte de musiques sans parole. Pour en parler, nous recevons deux musicologues : Marta Grabocz à l’origine du volume Narratologie musicale paru aux éditions Hermann, mais aussi Danièle Pistone qui fait partie de ses vingt-trois contributeurs.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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