Alors que le métronome est inventé par Johann Nepomuk Maelzel en 1816, l’idée d’un mécanisme capable de battre la mesure de manière régulière apparaît déjà au 18è siècle : à l’entrée « Chronomètre » de son Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau évoque les montres des horlogers, le Pendule inventé par Sauveur ou encore le projet de Métromètre dont, selon Rousseau, il a été question dès les années 1730. À la nécessité d’archiver le tempo, le Métronome va aussi aider à la circulation des vitesses d’exécution et permettre aux compositeurs d’asseoir leur autorité sur le débit exact qu’il faut donner aux partitions, avant de se trouver d’autres utilités dans le domaine de la pédagogie musicale ou encore de la médecine. Et alors qu’il est l’indice d’une mécanisation des pratiques musicales, le signe emblématique d’une industrialisation de la vie artistique, il est aussi le contre-emblème du romantisme qui lui préfère le rubato, l’expression des sentiments affranchie de toute mesure et de toute métrique. Pour décrire les mentalités musicales qui concourent à l’apparition de métronome, nous recevrons Emmanuel Reibel qui enseigne l’esthétique musicale au CNSMD de Paris et l’ENS Lyon, juste après avoir écouté quelques notes interprétées par le trompettiste automate confectionné par Johann Nepomuk Maelzel.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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