Metaclassique #284 – Canoniser

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Le mot « canon » semble d’abord ecclésiastique quand il désigne un « texte consignant une décision de l’autorité religieuse et fixant la règle de la foi et de la discipline religieuse ». Par métonymie, cela désigne l’ensemble des livres reconnus par une religion. Et, par analogie, le mot « canon » circule en art comme « la liste et le catalogue des auteurs considérés comme modèles du genre dans une matière ». Si bien qu’en musique classique, le mot « canon » devient une sorte d’équivalent du mot « répertoire » : puisqu’on peut facilement dire d’une œuvre « consacrée » d’un compositeur « reconnue » qu’elle est donc une œuvre  « canonique ». Et quand, au XXIè siècle, on fait des œuvres qui mixent des partitions canoniques avec des musiques pop, reste à savoir si on veut décanoniser les premières ou bien canoniser les secondes ou laisser toutes ces questions canoniques bien assez en l’air pour qu’elle finisse par s’atomiser dans l’atmosphère ? La perspective serait séduisante si on la laissait se produire tranquillement, mais il y a un gros mot qui semble empêcher le canon de se faire oublier au vent des pratiques croisées, c’est le mot « néo-classique » qui semble vouloir en découdre avec une consistance principalement autoproclamée.

Tout à la fois ouverte au minimalisme comme à certaines musiques pop électro ambient tantôt artisanal et souvent industrielle, la catégorie de « musique néo-classique » est si délicate à manier qu’elle n’est peut-être pas vraiment une catégorie. C’est pourquoi cet numéro « Canoniser » de Metaclassique ne veut fuir devant aucune de ses questions voisines : est-ce qu’il y a vraiment un rapport entre les minimalistes et la pop symphonique ? est-ce que le retour à la tonalité relève d’un néo-conservatisme à l’encontre des modernismes alors amalgamés aux avant-gardes et à leurs hypothétiques excès ? Et d’ailleurs, dans tout ça, comment en est-on arrivé à faire croire que, par nature, certaines musiques seraient plus inclusives que les autres ?

Pour en parler, nous recevons Coraline Aim qui a fait paraître aux éditions Le Mot et le Reste, le livre « Néo-classique » et Danick Trottier

qui signe aux Éditions Universitaires de Dijon, Musiques classiques au XXIè siècle. Le pari de la nouveauté et de la différence.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #283 – Pactiser

Doctor Faustus by Christopher Marlowe | ElizabethanDrama.org

« La musique, loin de nous consoler [pour autant – n’est-elle pas, n’en porte-t-elle pas toutes les marques, l’inconsolable même –] forme l’épaisseur, tendue entre instincts, désirs, douleurs, joies, pensées, oubli de toute pensée, de ce qu’on peut appeler notre ‘’humanité‘’[1]. » Cette phrase du philosophe André Hirt semble dire du lien entre la musique et l’humanité qu’il est à la fois indélébile et toujours menacé d’érosion. Et pour mieux dire ce qui se noue et se dénoue entre la musique et l’humanité, un roman se présente nodal. En 1947, le romancier Thomas Mann fait paraître Le Docteur Faustus comme la biographie imaginaire du compositeur Adrian Leverkühn. Thomas Mann met en scène un Pacte entre le compositeur fictif et le diable. Pour le philosophe André Hirt, ce Pacte fait entendre une rupture dans le lien qui unissait la musique et l’humanité. Et alors que la musique ne serait plus en mesure de nous mettre en prise avec l’unité du monde, elle resterait en creux, le témoin paradoxal qu’une pensée de l’humanité se désagrège. De La condition musicale jusqu’à Promesse de Beethoven en passant par La dernière sonate, les livres d’André Hirt nouent autour de la figure du compositeur Adrian Leverkühn une réflexion volontiers rhapsodique sur le devenir de la musique depuis les tremblements qui affectent les fondements de l’humanisme. Il est l’invité unique de ce numéro « Pactiser » de Metaclassique.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.


[1] André Hirt, La condition musicale, Éditions Les Belles Lettres, collection « encre marine », 2018, p. 61.

Metaclassique #282 – Relâcher

Dans les années 1980, avec le synthétiseur DX 7 de Yamaha, a été développé le protocole MIDI. (M.I.D.I comme Musical Interface Digital Instrument), un protocole de communication et de commande permettant l’échange de données entre instruments électronique, claviers, séquenceurs ou logiciels de musique et le format des fichiers midi pour noter, écouter ou enregistrer la musique.

C’est dans l’espace musique de la Bibliothèque publique d’information au Centre Pompidou à Paris que Metaclassique est installé pour accueillir un pianiste devenu chercheur : Jean Haury vient nous faire la préhistoire du MIDI, des automates musicaux du xviiiè siècle jusqu’aux pianos à rouleaux du début du xxè siècle pour mieux saisir les ressorts de sa propre invention : le Metapiano qui permet d’interpréter humainement des partitions numériques, sous forme de fichiers midi, sans les raideurs expressives des exécutions que les ordinateurs peuvent en faire.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Accéder au Midifile Performer :: scrime (u-bordeaux.fr)

Autres numéros de Metaclassique sur les objets scientifiques de la musique : #35 – Onduler (sur le thérémin), #110 – Mouiller (sur l’harmonica de verre), #134 – Chronométrer (sur le métronome), #222 – Combiner (sur le componium de Winkel), #254 – Accorder (sur le diapason) et #272 – Ausculter (sur le laryngoscope de Garcia fils).

Autres numéros de Metaclassique liés à Beethoven : #67 – Comparer (Beethoven à Rossini), #123 – Toucher (la musique des sourds), #129 – Cadencer, #130 – Désécrire (sur le Beethoven de Dubillard) et #281 – Marteler (sur l’opus 106 des poètes)

Metaclassique #281 – Marteler

La 29è Sonate de Beethoven n’a certainement pas moins d’intérêt en soi que la 28è ou la 30è. Mais cette 29è Sonate, opus 106 surnommée « Hammerklavier » connaît une circulation beaucoup plus étendue que les 28è et 30è. S’il n’y a peut-être pas de raisons musicales objectives à ce que la réception a détaché cet opus de Beethoven de ses autres partitions pour piano, il y a peut-être des raisons poétiques.

En tous les cas, l’opus 106 apparaît de manière récurrence dans l’œuvre de deux poètes français nés dans les années 1930 : Michel Deguy et Dominique Fourcade. Ce numéro « Marteller » de Metaclassique veut creuser le pourquoi de cette insistance des deux poètes sur ce même opus. Vous pourrez y entendre Dominique Fourcade en ouverture et en fermeture de l’émission, mais aussi Bénédicte Gorrillot qui s’est longuement entretenue de musique avec Michel Deguy dans les mois qui ont précédé sa mort en 2022. Et au milieu de l’émission, nous irons consulter l’historienne spécialiste de Beethoven, Elisabeth Brisson pour documenter les circonstances dans lesquelles Beethoven en est venu à composer ce que le pianiste Paul Badura-Skoda tenait pour l’équivalent pour le piano de la 9è Symphonie.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #280 – Enrouler

Quand on dit « Rrrrrhooo » « rrrhhaa », est-ce qu’on dit déjà quelque chose ? Il semble qu’à peine un son proféré s’articule avec un autre que, déjà, de la signification se prépare et circule. À force de parler de musicalité de la poésie, se faufile pourtant l’idée qu’excitée dans ce qu’elle pourrait avoir de sonore, la poésie pourrait s’émanciper de tout commerce avec le sens et devenir une musique verbale, mais pure de toute charge sémantique. Au contraire, Antonia Soulez enroule sa poésie à sa pensée philosophique pour faire l’expérience d’une écriture qui continue de beaucoup signifier quand elle se frotte et s’enroule aux sons qu’elle produit. Le sens s’enroule au son d’autant que le sens procède de l’enroulement du son avec d’autres sons jusqu’à ne pas pouvoir ne pas faire sens.

Pour ce numéro « Enrouler » de Metaclassique, nous recevons la philosophe poète Antonia Soulez, mais aussi la mezzo-soprano et percussionniste Roula Safar et le clarinettiste Jean-Marc Chouvel venus jouer en temps réel dans les Studios de la SACD des enroulements vocaux et instrumentaux aux propos et poèmes d’Antonia Soulez, avec qui nous allons tâcher de parler à ras du langage et chercher à penser qu’est-ce qui peut bien se dire quand, à se tenir à même le ras du langage, on se dit de ces choses en plein dedans ce qu’on est donc en train de se dire.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #279 – Mijoter

Dans une tribune parue début 2024 dans La Lettre du Musicien, le compositeur Jean-Louis Agobet imaginait que, pour sortir de l’élitisme dont elle est accusée à tort ou à raison, la musique contemporaine devait prendre exemple sur la haute gastronomie. Il écrivait : « Élitiste, terriblement hermétique dans ses codes et son vocabulaire, la cuisine des happy few est devenue incroyablement ouverte et populaire sans renoncer à la qualité, l’exigence créative et l’invention, mais en abandonnant la pureté de l’espace dans laquelle elle se déployait, en repensant complètement le discours et les codes qui l’accompagnaient »

Si l’analogie peut toujours laisser perplexe, elle peut aussi donner envie d’essayer, ne serait-ce que pour vérifier qu’il est plus drôle d’en jouer, quitte à l’entendre au second degré. C’est bien dans un esprit ouvertement ludique que, dans le cadre de l’édition 2024 de Massyrama, la ville de Massy a accueilli Metaclassique pour organiser, en public, l’enregistrement de Top Maestro : et si, grandeur nature, on faisait l’équivalent d’une émission comme Top Chef ou Le meilleur pâtissier en remplaçant les épreuves culinaires par des épreuves de compositions musicales. Enregistré en public à l’Opéra de Massy, cet épisode « Mijoter » de Metaclassique a été conçu avec la complicité du pianiste Orlando Bass que vous entendrez interpréter les différents mets musicaux à peine composés par sept compositeurs et compositrices sélectionnées parmi de nombreux candidats par deux compositrices qui se sont prêtées au jeu d’être le jury de ce concours : Suzanne Giraud et Florence Baschet.

Les candidats sont Léon Appeldoorn, Mickaël Bernard, Yu Hsin Cheng, Ziyue Yu, Florestan Labourdette, Fanny Libert et Can Yücel,

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #278 – Criser

Dans La crise de la musique contemporaine et l’esthétique fondamentale, Jean-Marc Chouvel écrivait que « Le terme de ’’musique savante’’ froisse l’oreille de bien des compositeurs qui y voient une accusation d’ésotérisme peu compatible avec la vocation universelle de toute musique ‘’vivante’’. » Le compositeur et musicologue ajoute que « Dans toutes les cultures, l’accès à l’œuvre d’art, que ce soit pour sa pratique ou pour son appréciation, présuppose une certaine initiation, et cela peut aller d’une simple acculturation passive à un cheminement bien plus ésotérique. » Autrement dit, ce n’est pas le propre de la musique contemporaine que de demander à qui l’écoute de s’y habituer, de s’y acclimater, de s’y accoutumer. Mais si les forces vives de la musique contemporaine peuvent se sentir en peine, c’est parce qu’en plus d’une injonction à la compréhension immédiate, leur arrive la vive sensation d’être jugé comme une voiture de série dans un salon de l’automobile, quand ce n’est l’impression de devoir justifier leur façon de faire de la musique.

Lui-même traversé par le sentiment d’une crise, le compositeur Maël Bailly s’est engagé dans une thèse intitulée : « Changez d’adresse. La musique contemporaine à l’épreuve d’un dépaysement », pour laquelle il a voulu interroger des compositeurs et compositrices et recueillir leurs ressentis et leurs réflexions sur l’état de la musique contemporaine. Metaclassique a passé commande à Maël Bailly d’un volet radiophonique de cette enquête où une dizaine de talents émergents témoignent de la manière dont ils se sentent traités par le milieu, improprement comparés aux musiques de marché et parfois trahis par la tenace impression de se sentir redevables d’explication pour rendre leur musique plus accessible à un large public. Et dans l’espoir de neutraliser quelques parasitages de réputation et de tenter de maintenir au premier plan la qualité de leurs raisonnements, les personnes interrogées par Maël Bailly ont délibérément été maintenue dans l’anonymat, sans que leur voix n’ait pour autant été floutée.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Les pièces musicales en écoute dans l’émission sont : D’une étincelle et De un umbral vacante de Maël Bailly, interprétées par Nicolas Arsenijevic (saxophone) et Claire Merlet (alto)

Metaclassique #277 – Influencer

Dans Le neuf, le différent et le déjà-là : Une exploration de l’influence, la philosophe Judith Schlanger explique que l’influence brouille la distinction entre l’intérieur et l’extérieur de qui s’influence : « Car dès qu’il s’agit d’influence rien n’est purement interne (puisque ce qui influence provient d’ailleurs) et rien n’est purement externe (puisque ce qui influence est assimilé et intériorisé). » (p. 30) De là à ce qu’un peintre puisse se laisser influencer par de la musique, c’est sans compter que l’influence n’est qu’une des questions que peinture et musique peuvent avoir en partage… À l’occasion de l’exposition monographique du peintre Marc Desgrandchamps à la Galerie Duchamp à Yvetot, Metaclassique interroge le peintre sur son rapport à la musique. Et puisque toutes les émissions commencent par rappeler que « l’analogie peut aller très loin », nous irons jusqu’à nous demander : s’il faut toujours beaucoup de place pour faire éclater une couleur ? s’il vaut mieux faire des tableaux pas plus grand que soi ? si l’impressionnisme est plutôt contre la netteté ou pour la pollution ? Ou encore : s’il y a moyen d’arriver à aimer une musique huileuse ?

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #276 – Spéculer

Une petite musique circule qui voudrait que les compositions musicales encourent le risque d’atteindre certains niveaux de complexité où elles pourraient arriver à se couper du public. Dit comme ça, la musique pourrait devenir irrecevable pour une seule question de forme des œuvres, sans que ne se trouvent mises en cause : la forme que peuvent prendre les concerts où les œuvres sont « exécutées », la réputation que les dominants donnent aux expressions sonores spéculatives ou encore l’ambiance dans laquelle les lieux l’accueillent. Alors que prendre la complexité comme curseur des générations de compositeurs des 20è et 21è siècles, revient à se placer dans un surplomb qui suppose que ladite complexité a été digérée et n’est donc plus vraiment la question.

Dans Le Principe d’incertitude paru aux éditions Delatour, le compositeur Bernard de Vienne donne à la spéculation la vertu de faire un pont entre l’Ars Subtilior et certaines extravagances de la musique savante du XXè siècle. Mais c’est aussi dans ces spéculations qu’il trace un chemin de pensée de ses propres compositions musicales. C’est donc pour creuser les subtilités de la place de la subtilité que les micros de Metaclassique s’installent chez Bernard de Vienne, à Chaville, en compagnie de deux de ses amis : le philosophe Claude-Henry du Bord et le clarinettiste Jean-Christophe Murer pour un numéro « Spéculer » qui s’ouvre donc sur un madrigal de Paolo Da Firenze du début du XVè siècle.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Le principe d'incertitude

Metaclassique #275 – Résister

De la musique pendant la Seconde Guerre Mondiale, il nous reste beaucoup de traces dans les journaux, dans les correspondances des musiciens qui ont pu être publiées, dans les témoignages que les grandes figures ont bien voulu livrer à la radio. C’est comme ça que musicologues et historiens font couramment référence aux initiatives et aux positions que ces grands noms de la musique ont pu prendre sous le régime de Vichy, quand le gouvernement dirigé par le Maréchal Pétain avait placé la France sous le joug d’une Allemagne alors dirigée par Hitler. Mais les grands noms ne sont pas les seuls acteurs du monde musical à avoir résisté et œuvré à la libération de la France du joug nazi. Il y a, par exemple, les machinistes du Palais Garnier. Le Palais Garnier est devenu très tôt pendant la Seconde Guerre Mondiale, un lieu stratégique et nodal sous l’occupation de Paris par les allemands. Si bien que les archives de ses services techniques nous permettent aujourd’hui d’élargir le récit sur la vie musicale de l’époque.

Pour ce numéro « Résister » de Metaclassique, nous recevons Aurélien Poidevin qui est professeur agrégé d’histoire à l’université de Rouen, et qui a fait paraître aux éditions L’œil d’or, le livre Quand l’Opéra entre en résistance qu’il co-signe avec Guy Hervy, Guy Krivopissko et Axel Porin. Aurélien Poidevin est accompagné dans cette émission de Philippe Morin qui a animé les émissions Les vieilles cires, Les Pêcheurs de perles et Laser pendant une vingtaine d’années sur France Musique et qui n’a jamais cessé de collectionner les disques, y compris ceux que les parisiens des années 1940 pouvaient écouter.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Quand l'Opéra entre en Résistance - 1

Metaclassique #274 – Chiner

La Sonate « Appassionata » de Beethoven est tenue pour objectivement plus importante que la « Rêverie sur la musique blessée, dénaturée, violée, assassinée par beaucoup de cuistres contemporains » de Robert Caby. Mais il peut tout de même y avoir des raisons subjectives et néanmoins très importantes de préférer jouer l’Andante « 24 février » d’un Ervin Nyiregyhazi que Gaspard de la nuit de Maurice Ravel. Cette semaine, Metaclassique s’est rendu chez un pianiste chineur qui collectionne les œuvres de compositeurs qui ont échappés à la consécration. Et si François Mardirossian en est venu à s’attacher à ces musiciens, c’est parce qu’il a pris l’habitude de chiner si bien que toutes les partitions dont il a fait l’acquisition sont chargées d’une histoire singulière. Pendant les deux journées d’enregistrement dont cette émission vient vous offrir un condensé, nous avons égrené plus de cinquante partitions, cinquante artistes dévoués à la musique dont le point commun objectif est de ne pas avoir été retenues par la grande histoire, mais dont le seul point commun consistant est d’avoir été chiné par François Mardirossian

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Metaclassique #273 – Dater

Walter Benjamin écrivait « Le chroniqueur qui narre les événements sans jamais vouloir distinguer les petits des grands tient compte de cette vérité majeure que rien qui jamais se sera produit ne devrait être perdu pour l’histoire. » (Sur le concept d’histoire, 3). Cette phrase est citée par Jacques-Henri Michot dans un livre achevé d’imprimer le 24 avril 2023, Au jour dit – Le 24 avril en France aux éditions Al Dante, où l’on peut donc lire une série d’événements sans discrimination d’importance, tous survenus un 24 avril. Par exemple, c’est le 24 avril 1780 que Mozart terminait une lettre à sa cousine par : « A vos parents, de nous trois, deux garçons et une fille, 12345678987654321 compliments, et à tous les bons amis de ma part 624, de la part de mon père 100, et celle de ma sœur 150, ensemble 1774, et summa summarun, 12345678987656095 compliments. »

Depuis Un ABC de la barbarie paru en 1998, en passant par Derniers temps publié par les éditions NOUS en 2021, ce Metaclassique va cheminer avec Jacques-Henri Michot dans les références à la musique qui parsèment ses livres à travers l’agencement si particulier que produisent les coïncidences de dates dont son œuvre offre donc une collection.

Une émission produite par David Christoffel et réalisée avec Swann Bonnet.

L’entretien a été enregistré en deux fois au domicile de Jacques-Henri Michot à Marcq-en-Barœul près de Lille, les 9 octobre et 18 décembre 2023.