Métaclassique #46 – Réécrire

Quand on compose, on peut toujours faire table rase du passé. Que l’on soit plus ou moins conscient du poids de la tradition musicale sur notre écriture, on est plus ou moins influencé. Mais quand on est ouvertement conscient, voire vindicatif, des influences que les compositeurs antérieurs peuvent avoir sur nous, que l’on peut prendre en eux : on ne va pas forcément jusqu’à revendiquer que c’était mieux avant et qu’on ne fera jamais aussi bien qu’en leur rendant hommage.

En somme, quand l’écriture se sait ou se veut réécriture, elle peut être néo-classique, à moins qu’elle ne soit post-moderne : consciente de l’empilement des strates de l’histoire de la musique, mais pas pour autant respectueuse de la nécessité d’en conserver les principes en l’état. Mais peut-on, à l’oreille, distinguer dans les réécritures où finit le néo-classicisme, où commence le post-modernisme ?

Alors qu’à l’Université de Strasbourg, il est en train de terminer une thèse sur les pseudomorphoses du matériau historique dans l’écriture instrumentale depuis 1980, Camille Lienhard nous accompagne dans ces réécritures – qui commence par une transcription pour flûte écrite par le compositeur Salvatore Sciarrino de la Fugue dont voici, d’abord, le début de la Toccata et fugue en ré mineur BWV 565, dont voici la version originale.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #45 – Continuer

On ne peut pas jouer les compositeurs du 18è siècle aujourd’hui, au 21è siècle, de la même manière qu’on pouvait les jouer à la fin du 19è siècle. Et pour cause : il y a eu, tout au long du 20è siècle, un certain nombre de redécouvertes, de travaux musicologiques, qui nous permettent d’être beaucoup plus avisés aujourd’hui de la manière dont on jouait de la musique il y a trois siècles. C’est comme ça qu’au moment de jouer les œuvres de Couperin, un claveciniste comme Gustav Leonhardt ne jouait pas avec les mêmes connaissances de la musique baroque que la pianiste Marcelle Meyer dans la première moitié du 20è siècle.

Pour maintenant savoir si on peut jouer du baroque au 21è siècle comme à l’époque de Leonhardt, nous avons rencontré Héloïse Gaillard à l’occasion du 25è anniversaire de son ensemble Amarillis, avec l’une des chanteuses et amie fidèle d’Amarillis, Stéphanie d’Oustrac qui, justement, chante aussi bien de la musique baroque que de la musique romantique.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

L’enregistrement en fin d’émission est diffusé avec l’aimable autorisation de France Musique, dont la captation de l’intégralité du concert est disponible à la réécoute.

Métaclassique #44 – Découvrir

On peut découvrir un jeune talent. On peut redécouvrir un compositeur oublié. Le verbe découvrir fait partie de ces transitifs qui flirtent avec la colocation : certains compléments d’objet s’y attachent volontiers. Pourtant : on pourrait découvrir… autre chose que des jeunes talents.

Entretiens croisés avec les sociologues Sophie Maisonneuve (maîtresse de conférence en sociologie à l’Université de Paris) et Loïc Riom (doctorant en sociologie à l’Ecole des Mines de Paris). Avec la participation d’Omer Corlaix.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #43 – Alléger

Plus on dit que la musique de Claude Debussy est impressionniste, moins on se demande pourquoi faisait-il des vagues avec ses motifs, pourquoi tant de flous.
Et moins on se demande, plus on se laisse plomber par les étiquettes les plus massives, plus on se détourne des subtilités, des légèretés.
Et si, précisément, les partitions de Debussy étaient restées dans les vagues de l’impressionnisme par souci de légèreté, avec l’espoir de défaire les pesanteurs qui pèsent sur le monde musical et l’essentiel de ses productions ?

Entretien à l’Université de Clermont-Ferrand avec Benjamin Lassauzet, auteur de l’essai L’humour de Claude Debussy (éditions Hermann). Avec la participation d’Omer Corlaix.

Une émission produite et réalisée par David Christoffel.

Métaclassique #39 – Suspendre

Une émission produite et réalisée par David Christoffel
avec le musicologue Pierre Albert Castanet, auteur de l’essai A la recherche du temps suspendu (éditions Aedam Musicae),
et la participation d’Omer Corlaix et les professeurs d’éducation musicale enregistrés au Lycée Claude Gellée d’Epinal, dans le cadre du congrès 2019 de l’Apému.