En 2007, chez L’Harmattan, Jean Goury a publié un essai, sous un titre ouvertement alarmiste : C’est l’opéra qu’on assassine ! Aucun suspens sur l’auteur du crime : le coupable est tout trouvé, c’est le metteur en scène. Et comme Jean Goury considère que l’opéra est de toute façon un genre mort, l’assassinat est tout relatif. Mais pour montrer qu’assassiner un genre mort n’est même pas très créatif, il montre que les metteurs en scène opèrent leurs gestes de désacralisation en suivant des règles à peu près sempiternelles, qu’il présente ironiquement comme une liste de dix commandements :
1. La musique, tu ignoreras.
2. Le livret, tu ne suivras pas.
3. L’époque, tu changeras.
4. Le crapoteux, tu privilégieras.
5.. Le nu, tu montreras.
6. Au décor et aux costumes, tu t’en remettras.
7. De cohérence, tu ne t’embarrasseras pas.
8. À diriger les acteurs, tu ne te fatigueras pas.
9. Les idéologies totalitaires, tu évoqueras.
10. La confusion, tu entretiendras.
Au lieu de prendre position pour ou contre les mises en scène d’opéra, Métaclassique propose d’en détailler les enjeux avec le musicologue Jean-Jacques Nattiez, auteur d’un essai : Fidélité et infidélité dans les mises en scène d’opéra publié dans la collection Musicologies des éditions Vrin.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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