Si la musique peut donner l’impression de changer de couleur sans changer d’instrument, cela peut tenir dans l’évolution de l’harmonie. Une superposition de hauteurs fait un accord qui, lui-même, définit un cadre harmonique et qui, souvent, est porté à évoluer. On parle alors de « modulation » pour désigner le passage d’un cadre harmonique à un autre. Ladite modulation peut alors s’entendre comme une balise au cours de ce qu’on appelle couramment un parcours harmonique. Ces considérations forcément techniques sont aussi des vérités artisanales. Et, d’ailleurs, cela peut être à sa manière de moduler que l’on va reconnaître telle manière de composer. C’est-à-dire que la modulation peut devenir une marque de fabrique. De Schubert à Brassens, il est justement des musiciens que l’on peut reconnaître à leurs façons de faire modulation. Et puisque c’est là ce qui les réunit, c’est sans doute par là qu’il serait intéressant de les distinguer et c’est l’exercice auquel Metaclassique a invité deux musicologues. Accueilli par la Médiathèque Musicale de Paris, nous recevons Etienne Kippelen pour représenter Georges Brassens pour la simple et très bonne raison qu’il est l’auteur de l’essai Brassens & la musique. Une question d’harmonie publié par l’Université de Provence et Claude Abromont pour défendre la musique de Franz Schubert parce qu’il est joueur, mais surtout incontournable en questions harmoniques et qu’il fait d’ailleurs paraître un Précis d’analyse des formes musicales aux éditions Minerve. Claude Abromont qui a déniché une version du Voyage d’hiver pour voix et… guitare.
Une émission produite et réalisée par David Christoffel.
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